Dans l’impression 3D résine, s’il y a bien une marque qui fait référence, c’est sans doute Elegoo. Après avoir fait fort avec l’une des meilleures imprimantes résines à ce jour, la Saturn 3 Ultra, la marque cherche à proposer une machine encore plus confortable et plus abordable. Promesse tenue avec la Saturn 4 Ultra ? Réponse dans ce test et sa vidéo.
Fiche technique Elegoo Saturn 4 Ultra
La Saturn 4 Ultra dispose du même écran 12K que la Saturn 3 Ultra. La marque n’a pas voulu suivre les concurrents avec leurs écrans 14K et garde donc la technologie de l’année dernière. Par contre, nous avons seulement 220 mm de hauteur d’impression contre 260 mm pour la Saturn 3 Ultra.
Technologie | Stéréolithographie MSLA |
Volume maximal d’impression | 218,88 x 122,88 x 220 mm |
Hauteur de couche | De 0,01 à 0,2 mm |
Ecran LCD / résolution | Ecran 10″ / 12 K (11520 x 5120 pixels) |
Résolution XY | 19µm sur X, 24 µm en Y |
Vitesse maximale d’impression | 150 mm/h (données constructeurs sur couche de 0,2mm) |
Ecran de contrôle en façade | 4 pouces vertical couleur tactile |
Matériaux | Résine liquide UV 405 nm |
Connectivité | Wifi et USB |
Dimensions | 327.4 x 329.2 x 548 mm |
Poids | 14.5 kg |
Concurrence |
Attention spoiler : si vous avez lu notre test de la Mars 5 Ultra et de la Saturn 4 (non Ultra), vous n’aurez pas beaucoup de surprises avec cette S4 Ultra.
Test vidéo Elegoo Saturn 4 Ultra
Pour une compréhension complète de ce test, je vous invite à regarder la vidéo qui accompagne ce texte. Elle apporte des éléments visuels, des détails essentiels et mon ressenti sur cette Elegoo Saturn 4 Ultra.
Déballage (unboxing)
Comme la plupart des imprimantes 3D résine, on sort directement la machine du carton et celle-ci est quasiment prête à l’emploi. Elegoo fournit un carton d’accessoires :
- Des clés Allen ainsi que des vis de rechange
- Un câble d’alimentation
- Une spatule en plastique
- Une spatule en acier
- Des filtres à résine
- Des masques de protection pour le visage
- Une clé USB
- Une antenne WiFi
- Une “bavette” pour protéger la machine lors du retrait des pièces
Découverte de la Elegoo Saturn 4 Ultra
Le capot
Comme la Saturn 4 classique, le capot de la version Ultra est basculant. Il n’y a pas d’espace pour glisser les doigts dessous et faciliter la prise, il faudra donc appuyer sur le capot pour le faire basculer, au risque d’y mettre des traces de doigt. On pourra toujours imprimer un petit élément en filament et le coller au double face pour faciliter sa manipulation.
A noter que ce capot ne filtre pas les UV de manière très efficace, sans doute pour faciliter l’accès à une source lumineuse pour la caméra. Par conséquent, il ne faut pas laisser la résine exposée à une source de lumière, le capot ne la protégera pas.
Le bac
Comme celui de la Saturn 4, le bac de la Saturne Ultra peut contenir un bon litre de résine et dispose de deux becs verseurs très confortables. Ce bac est maintenu par deux larges vis faciles à manipuler. Il s’agit, comme pour la Saturn 4, du bac le plus pratique que j’ai pu tester sur une machine de moyenne taille, principalement par l’efficacité des becs verseurs qui permettent réellement de ne pas mettre de la résine partout lors du vidage du bac.
Le plateau
Une sensation de déjà-vu avec la Saturn 4 et Mars 5 Ultra, comme tout le reste du début de ce test d’ailleurs. Le plateau de la série des dernières Elegoo permet désormais une fixation avec un “bouton poussoir”, c’en est fini de la grosse vis. Il y a aussi un léger jeu entre le dessus et le plateau, permettant de garder le dessus propre. Dans les faits, ce système aura tendance à stocker de la résine et sera peu confortable à nettoyer.
L’interface
L’écran de contrôle vertical de 4 pouces avec son interface en français est aussi beau qu’il est inconfortable à l’utilisation. En pratique, les boutons habituels (nettoyage, impression, etc.) ne posent pas de problème. Par contre, se connecter au réseau sans fil (Wi-Fi) avec des touches extrêmement petites est vraiment pénible.
Pendant l’impression, certains paramètres, comme la modification du temps de repos ou la possibilité de faire monter le plateau tout en haut à la fin d’une impression ne sont pas disponibles.
L’ergonomie
Les connecteurs de la machine, c’est-à-dire le port USB, l’alimentation et le bouton d’alimentation sont à l’arrière droit. C’est peu pratique à l’usage et d’autant plus dommage que la Saturn 3 Ultra avait ces boutons à l’avant droit et la Mars 4 Ultra disposait du bouton et du port USB à l’avant, tandis que son câble d’alimentation se branchait à l’arrière.
Au fond de la machine, nous avons donc la caméra, ainsi qu’un emplacement pour connecter le Mars Mate.
Acheter la Saturn 4 Ultra chez ElegooMise en route de la Elegoo Saturn 4 Ultra
Le Wifi
Chitubox propose une interface supplémentaire nommée Chitu Manager. C’est avec ce module qu’on pourra suivre l’impression en temps réel, appairer sa machine, enregistrer les timelapses et visualiser la caméra grâce au WiFi. C’est aussi avec cette interface que l’on pourra transférer et lancer nos travaux à distance sans passer par une clé USB.
La caméra “IA”
Elegoo propose une caméra que l’on pourrait imaginer dopée à l’intelligence artificielle. Toutefois, elle permet uniquement la visualisation en temps réel et l’enregistrement des timelapses. Si, pour le moment, le terme d’intelligence artificiel ne semble pas être réellement exploité, l’enregistrement des timelapses est parfait. La caméra n’est pas infrarouge, il faudra donc une source de lumière afin de voir quelque chose dans la chambre d’impression. C’est d’ailleurs probablement pour cette raison que le capot n’isole pas complètement des UV.
Pour le moment, la caméra n’est pas capable de détecter des échecs d’impression, des plateaux vides ou un décollement de la pièce comme le propose le capteur de force de la Anycubic M5S Pro.
Les paramètres via Chitubox
Le système de “tilt” empêche la programmation de vitesses et hauteurs de levage personnalisées. C’est une bonne chose, du moment que la marque a bien vérifié la fiabilité de son concept.
Bruit
La ventilation seule de la machine émet en moyenne 46 dB. Cependant, les mouvements du bac basculant dépassent parfois les 70 dB, rendant malheureusement la machine plutôt bruyante, même si ce n’est pas un bruit continu.
Consommation électrique
La consommation de cette machine oscille entre 40 et 140 W en consommation instantanée. En moyenne, la machine consomme 0,070 kWh, soit 1,68 kW pour 24 heures d’impression, ce qui vous reviendra donc à un coût autour de 42 centimes par jour (tarif base EDF depuis le 01/11/2024 : 0,2516€/kWh).
Analyse de la source lumineuse
La source UV oscille entre 3,8 et 4,7 mW/cm². Loin d’être parfaite (on a déjà vu mieux), on sait qu’il faudra toujours exposer un peu plus pour les pièces les plus larges.
Compte rendu sur l’utilisation
Après avoir longtemps dialogué avec d’autres utilisateurs et avoir essayé de nombreuses choses sur cette imprimante, il y a quelque chose que je suis obligé de noter et qui fait défaut à la Elegoo Saturn 4 Ultra : la fiabilité.
Le capteur mécanique qui se lance en début d’impression semble ultra capricieux. Il n’est pas encore clairement possible de comprendre ce qui pourrait le perturber mais sur de nombreuses pièces totalement identiques, déjà présentes dans la mémoire interne, il m’est déjà arrivé d’avoir des résultats différents :
- Plateau vide
- Pièce avec des défauts (traits, fente…)
- Pièce parfaite
Et pourtant, il s’agit d’un fichier tranché qui est resté identique pour chaque impression. Les températures de l’environnement étaient bonne et rien ne permet d’envisager un échec d’une tentative à l’autre.
Il suffit de faire quelques recherches sur le web pour se rendre compte du nombre de retours de problèmes liés à la Saturn 4 Ultra, chose qui semblait beaucoup plus rare avec la machine de génération précédente.
Le parfait compagnon ? Le Wash & Cure Elegoo Mercury 3.0 Plus
La marque produit un nouveau Wash & cure 2 en 1 afin de maximiser la place et au style orangé. Le capot descend même devant le minuteur, ce qui donne un effet, d’après moi, plutôt sympathique. Le panier est lui en plastique mais dispose de deux éléments qui se posent dessus de la façon que l’on souhaite pour poser les plateaux des imprimantes, aussi différents soient-ils. Le plateau de la Saturn 4 Ultra y va parfaitement.
Le Cure propose deux bandes LED qui s’enfoncent sous le plateau, muni ensuite de miroirs pour être plus efficace sur le dessous des pièces. La base est d’ailleurs aimantée, permettant d’ajuster son bac au meilleur emplacement prévu.
Il n’y aucune sécurité pour le mode d’utilisation. En gros, vous pouvez utiliser le mode Cure, alors que vous avez posé votre bac d’alcool, ce qui aura pour effet de polymériser la résine résiduelle dans l’alcool. Soyez vigilant et évitez cette situation si vous ne souhaitez pas filtrer prématurément votre bac.
Fiche technique Elegoo Mercury 3.0 PlusImpressions de test
Test de qualité
Complètement similaire à la Elegoo Saturn 4 et même à la Elegoo Saturn 3 Ultra, cette machine dispose du même écran dit “12K” avec des pixels d’une résolution de 19 sur 24 microns. Pas de grande surprise ici, nous avons une superbe qualité d’impression sur les pièces de tests. Toutes les impressions ont été réalisées avec de la résine Jamg He 10K Nebula Gray.
On notera qu’étrangement, à l’objectif macro sur la pièce la plus fine, je distingue des traits d’impression, et une fissure sur la pièce. Je soupçonne le tilt d’être responsable car je n’ai jamais pu constater des traits sur les machines haut de gamme de ces dernières années.
Test de vitesse standard
Par la suite, j’ai imprimé une Tour Eiffel de 12 centimètres de hauteur avec des paramètres non optimisés et de la résine Sunlu Standard grise (6 premières couches à 30 secondes, les autres couches à 2,5 secondes) avec les paramètres de levage par défaut de Chitubox. La Tour Eiffel sort en 4h10.
Alors oui, c’est plus rapide que la Elegoo Saturn 3 Ultra qui proposait cette pièce en 5h50 dans les mêmes conditions. A noter néanmoins que la Elegoo Saturn 3 Ultra proposait un mode Fast permettant d’aller beaucoup plus vite mais qui demandait un film ACF et une préparation quasi parfaite de la pièce. Des trous d’évidage faibles, où la plus petite cavité empêchait une sortie optimale dans ces conditions ou bien demandait l’utilisation d’une résine High Speed, qui offrait souvent une qualité d’impression moindre.
D’autres impressions
“Revna, the angel of salvation”
Après peinture :
Héraclès et le lion de Némée
Avant colle et peinture :
Après peinture :
Saturn 4 Ultra, ça veut dire mieux que la Saturn 3 Ultra ?
Le point épineux est ici : je suis peu satisfait de cette machine. Sur certains points, c’est vraiment pas mal mais sur d’autres, c’est dommage, surtout pour son ergonomie et son volume d’impression.
La Saturn 3 Ultra proposait 26 centimètres de haut, un film ACF permettant d’aller extrêmement vite si nécessaire (bien plus que cette Saturn 4 Ultra) ainsi qu’une meilleure ergonomie avec les connecteurs à l’avant. La Saturn 4 Ultra propose néanmoins un capot à charnière plus pratique, un bac plus confortable et des gadgets pour davantage rassurer les débutants. Et surtout, elle est proposée 150 € de moins à son annonce que ne coûtait que la Saturn 3 Ultra à sa sortie. Cette imprimante ne peut pas faire l’unanimité au sein d’une clientèle exigeante mais elle pourra séduire de potentiels curieux qui souhaitent se lancer dans ce milieu, sans commencer par un produit “d’entrée de gamme.
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 8.5
Fiabilité - 5
Logiciel - 7
Utilisation - 7
Rapport qualité / prix - 8
7.1
/10
- Capot à charnière
- Auto-leveling
- Détecteur de résidus dans le bac
- Bac très pratique
- Prix de sortie intéressant
- Que 22 centimètres en hauteur d'impression
- Bac basculant peu rassurant
- Bac bruyant
- Connectique mal située
- Plateau salissant et fastidieux à nettoyer
- Ecran de contrôle peu ergonomique
- Fiabilité douteuse
Ça paraît impossible que toute les ultra soit aussi nul mais on va te croire lol et pourquoi les autres tests sont positifs