Après une fin d’année 2019 placée sous une procédure de sauvegarde, le premier trimestre 2020 n’est pas beaucoup plus heureux pour Dagoma. L’entreprise du Nord de la France vient d’officialiser son redressement judiciaire, une action ayant pour objectif la transformation du capital de Dagoma.
L’histoire de Dagoma
Créée en 2014 par Matthieu Régnier et Gauthier Vignon, la vie chez Dagoma n’est pas un long fleuve tranquille, comme de nombreuses startups françaises mais dont on parle peu ou pas. On peut juger de la santé d’une entreprise par son nombre de salariés. De 3 personnes début 2015, l’équipe Dagoma rassemblait 35 employés fin 2016 et 50 personnes début 2018 avant un plan de départ. Aujourd’hui, premier trimestre 2020, environ 20 salariés travaillent encore pour Dagoma.
Mi-décembre 2019, une procédure de sauvegarde mettait un terme aux rumeurs dans le milieu de la fabrication additive hexagonale. Dans le même temps, l’annonce d’une nouvelle imprimante 3D à destination des professionnels laissait envisager un futur plus radieux pour l’entreprise roubaisienne.
Le communiqué officiel
Depuis plus de deux ans et demi, Dagoma n’a pas fait appel à des levées de fond et a su transformer son organisation interne et ses marges vers plus d’autonomie. Notre projet de développement vers le segment professionnel nécessite un investissement plus important dans la R&D et les achats. Aujourd’hui, en raison d’un désaccord entre les actionnaires, le capital est bloqué et ne permet pas de chercher des options de financement pérenne. À terme, cela met l’entreprise en péril. C’est pourquoi, suite à la procédure de sauvegarde, Dagoma vient de passer en procédure de redressement judiciaire en vue d’une session à de nouveaux actionnaires.
Info presse Dagoma du 12 mars 2020
Concrètement, cela signifie
Pour débarquer sérieusement sur le marché pro, Dagoma a besoin de financements plus importants, actuellement bloqués car l’ensemble des actionnaires de l’entreprise n’est pas d’accord pour investir et ouvrir le capital.
Pour ce faire, le droit français prévoit une solution, la cession de l’entreprise. Un délai de deux mois est octroyé pour qu’une autre société ou un investisseur propose une reprise d’activité à Dagoma. Une commission de sauvegarde va choisir le dossier le plus intéressant, en priorité pour la préservation de l’emploi.
Une imprimante 3D professionnelle chez Dagoma
Si les Disco Ultimate et Magis peuvent déjà convenir à des utilisateurs professionnels, ces machines ne satisfont pas tous les usages, notamment en terme de volume d’impression et de matériaux.
Les informations sont encore confidentielles mais Dagoma parle de 3 ans de travail en R&D pour en arriver à une toute nouvelle machine, en rupture avec les Disco et Neva que l’on connait, et en collaboration avec des entreprises pour définir les besoins de ces professionnels.
Mais tout ceci est actuellement mis entre parenthèses et dépendra du repreneur. Un investisseur serait déjà prêt à co-construire ce nouveau projet avec les équipes de Dagoma, l’arrivée sur le marché des pro avec une nouvelle imprimante 3D.
Un nouveau départ ?
Les circonstances actuelles ne donnent pas une solide confiance dans l’avenir de Dagoma mais si un repreneur sérieux et motivé investit dans l’entreprise et ses salariés, soyons sûrs que l’on entendra parler de nouveautés dès les prochains mois. L’ouverture au marché des professionnels ne pourra que donner bon espoir aux makers francophones et aux équipes du constructeur.
Un teasing est récemment venu titiller la curiosité des makers : l’impression 3D à la demande avec OVH avec Dagoma. Nous espérons en apprendre plus très rapidement sur le sujet !
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