Depuis maintenant un peu plus d’un an, l’impression 3D tend à devenir la “troisième révolution industrielle“, tout du moins dans les journaux, les blogs et les discours de quelques acteurs importants de notre société. Néanmoins, cela n’a pas toujours été le cas, au même titre que le cinéma 3D, l’impression tridimensionnelle a elle aussi connu une période de désertion. En effet, elle fut abandonnée par de nombreux industriels à la fin des années quatre-vingt, considérée comme une technologie trop lente et trop onéreuse donc intrinsèquement incompatible avec la dynamique économique de production de masse.
L’augmentation de la volonté de personnalisation au maximum des objets provenants des consommateurs, la nécessité de prototyping des artistes, des architectes et des designers ainsi que la création de pièces uniques ou presque dans l’industrie lourde justifient l’engouement récent autour de cette évolution de l’industrie.
Un peu moins de trente ans après les premiers brevets concernant la stéréolithographie déposée, on pense notamment à celui de Charles Hull (1984) qui co-préside actuellement le puissant groupe américain 3D Systems, qu’en est-il en 2014 de l’impact réel de la fabrication additive domestique, sur la scène internationale.
Un marché en pleine croissance
On remarque que la croissance de ce marché, supérieure à 25%, fait de l’impression 3D l’un des secteurs les plus innovants en 2012 avec environ 960 brevets déposés rien qu’aux Etats-Unis. Cette croissance commence à attirer de plus en plus de grands acteurs industriels, on pense naturellement à l’arrivée de Apple et de HP sur ce marché qui tend à s’ouvrir et à atteindre les particuliers.
Grâce à des démarches telles que celles instituées par RepRap, à la diminution globale des prix et au développement du circuit de distribution, l’impression 3D personnelle tend à devenir une réalité. En s’appuyant sur le rapport de Whollers Associates 2013, on constate qu’au cours des cinq dernières années, le nombre d’imprimantes 3D personnelles vendues est passé de 66 en 2007 à 35 508 en 2012. Rien que de 2011 à 2012, le nombre de ventes a augmenté de 46% et le nombre d’acteurs ne cesse de croître sur un marché qui devrait peser plus de 3,1 milliards de dollars en 2016 selon Forbes.
Perspectives du marché domestique
Néanmoins, nous noterons que cet engouement domestique pour la technologie de la fabrication additive reste relatif. Ainsi, nous pouvons supposer au vu du premier graphique qu’une bonne partie de ce dernier est tiré par les médias et par la logique de gadget tant les possibilités et résultats à l’heure actuelle d’une imprimante 3D personnelle sont limités.
De plus, lorsqu’on écoute à Clément Moreau, Directeur général de Sculpteo, l’un des fleurons du marché français, on tend à prendre du recul et à penser différemment. En effet, ce dernier nous amène à la plus grande prudence en précisant que l’offre logicielle, le souci de finition de l’objet et le manque de matériaux imprimables limitent l’intérêt réel de l’acquisition domestique car “un objet en plastique noir c’est bien, mais parfois vous avez besoin d’autre chose”.
En conclusion, nous pouvons aisément dire que la fabrication additive va permettre de faire évoluer l’industrie et d’ouvrir sur de nouveaux horizons. Cependant, cette technologie ne devrait pas remplacer stricto-sensu les outils actuels de production classiques ni même révolutionner la manière de consommer, du moins à court et moyen terme. Il nous reste à nous, passionnés, acteurs et/ou clients à tirer le meilleur de cette technologie, tellement le champ des possibles s’avère fertile.