Zeus a fait le buzz mais il ne sera pas le seul modèle d’imprimante 3D multifonctions à bientôt débarquer sur le marché. En effet, FABtotum, une machine à tout faire, a déjà très largement récolté les fonds nécessaires à son financement sur la plateforme de crowdfunding Indiegogo. Marco Rizzuto et Giovanni Grieco, les deux Italiens à l’origine de ce projet qualifient leur boîtier multifonctions de constructeur personnel (Personal Fabricator). Une appellation qui veut différencier leur invention des classiques combo imprimante/scanner 3D puisqu’elle permet aussi de découper les objets grâce à une double tête motorisée pouvant faire de la gravure et du fraisage !
Présentation vidéo du FABtotum
Imprimante 3D
Côté impression 3D, ce combiné fonctionne avec la désormais classique technique de FDM (Fused Deposition Modeling), aussi bien avec de l’ABS que du PLA pour une résolution comprise entre 100 et 400 microns. Le volume d’impression de 210 x 240 x 240 mm est plutôt grand compte tenu la taille du FABtotum (36 cm cube). Le plateau d’impression en verre (solide et facile à nettoyer) est chauffant et amovible, ce qui garantit un retrait facile des objets.
Scanner 3D
En ce qui concerne la numérisation d’objets en 3D, pour ne jamais être à court d’objets à imprimer, le boîtier n’embarque pas moins de 3 types de processus d’acquisition 3D capables de scanner même les plus petits sujets. Retrouvez tous les détails, avantages et inconvénients de ces différentes fonctions de scan 3D sur le schéma ci-dessous :
Les objets scannés ne comporteront pas de DRM et pourront être diffusés sans aucune limitation.
Fabrication par gravure et fraisage
L’impression 3D offre de nouvelles possibilités de fabrication jusqu’ici impossibles avec les méthodes classiques d’usinage et de fabrication. Il y a cependant des limites comme les matériaux travaillés et même certaines formes et cavités. Partant de ce constat, le duo italien a doté son boîtier tout-en-un d’une tête à moteur rotatif qui permet de graver ou de fraiser, entre autres, le bois, le balsa, l’aluminium et les alliages de cuivre.
Le changement des têtes et le retrait du plateau se fait le plus simplement du monde en quelques seconde seulement, permettant ainsi de passer de l’impression 3D FDM au fraisage ou encore à la gravure.
Des possibilités déjà nombreuses et pourtant extensibles
Les têtes et le plateau amovibles de cette imprimante nouvelle génération, son code Open Source (Creative Commons Attribution-Noncommercial-Sharealike 3.0 Unported Licence) reposant sur un firmware RepRap modifié ainsi que le Dev Blog accompagné de son forum de discussions laissent entrevoir des possibilités quasi illimitées. Libre à chacun par la suite de mettre un moteur de fraisage plus puissant pour attaquer des matériaux plus robustes quand d’autres préféreront peut-être une extrudeuse multi-couleurs pour assouvir leur créativité. Plus subtile, on peut imaginer y installer une mini diode laser pour faire de la découpe précise de papier. Les scientifiques aimeront sûrement installer une pince ou une seringue pour faire diverses expériences.
Spécifications du prototype
- Taille (encombrement) : 366 x 366 x 366 mm
- Volume d’impression : 210 x 240 x 240 mm
- Volume de fraisage/gravure : 210 x 240 x [hauteur de la matière première] mm
- Volume d’acquisition (scan) : identique au volume d’impression
- Résolution de numérisation (scan) angulaire : 83 à 133 pas/degrés en mode micro pas 1/16
- Capteur CMOS : 1024 x 768 max
- Résolution de fraisage par 4 axes : identique à la résolution de numérisation angulaire
- Épaisseur des couches : 0.10 à 0.4 mm
- Plastiques d’impression 3D : PLA et ABS (les bobines sont protégées dans le châssis)
- Matériaux compatibles avec la tête de gravure/fraisage : mousse, balsa, contreplaqué, aluminium, alliages de cuivre, PCB, etc.
- Buse d’impression 3D : bowden 0.35, 0.45 ou 0.5mm
- Tête de fraisage : 30 Watt, diamètre 3.25 mm
- Additional tool : space for tools up to 60mm mounting diameter.
- Entrée/sortie : USB
- Coloris : blanc, noir, rouge
Devant le succès de sa campagne, la startup italienne fait évoluer son produit et nous ne sommes pas à l’abri de bonnes surprises côté caractéristiques, fonctionnalités et performances.
Il faudra compter seulement 1100 $ pour recevoir chez soi un FABtotum monté et prêt à l’usage. Pour les bricoleurs qui veulent payer moins cher, il est possible de le commander en kit.
Conclusion
Je trouve ce concept de mini-unité de production personnelle vraiment génial et bluffant à première vue. Il faut cependant attendre les premiers essais avant de pouvoir juger de la qualité de tous les éléments qu’embarquent le FABtotum. Combiner plusieurs fonctionnalités dans un même boîtier se fait souvent au détriment des performances, du moins comparé à un équipement dédié à chaque usage.