L’artisanat numérique prend de l’ampleur avec l’impression 3D et ce domaine reste obscure pour beaucoup. La société deSap a pour vocation de mettre à profit son expertise sur le sujet pour accompagner professionnels et particuliers. Nous avons pu échanger avec la co-fondatrice Raphaëlle pour découvrir la société et ses services au travers d’une interview.
Bonjour Raphaëlle, pouvez-vous présenter la société deSap, votre rôle au sein de celle-ci ainsi que celui de votre associé?
Bonjour, nous sommes une société spécialisée dans la fabrication et la création numérique basée à Meudon, en région parisienne, créée en juin 2013. Nous travaillons ainsi avec des imprimantes 3D et des machines à découpe et gravure laser pour développer un ensemble de produits et services autour de ces technologies.
Au sein de la société, je suis business developer, je m’occupe donc de développer la société sur le plan commercial. Je fais beaucoup de prospection clients et fournisseurs, je m’occupe également de la communication externe et du développement de partenariats!
Mon associé, Pierre-Emmanuel s’occupe quant à lui du développement produits, et donc de la conception et de la fabrication de ceux-ci, mais aussi de l’entretien des machines et du développement du site internet.
Nous sommes complémentaires dans nos compétences, mais nos rôles ne sont pas totalement hermétiques !
Comment est venue l’idée de créer une entreprise dans l’impression 3D?
A l’origine, l’ambition de l’entreprise était de démocratiser les technologies de fabrication numérique au sens large : fraiseuse numérique, découpe laser, découpe vinyle, et impression 3D. Nous avons donc commencé par s’équiper en découpe laser afin de se développer autour de cette technologie qui nous parraissait à la fois porteuse et performante pour des productions d’objets en petite série. Mais rapidement, avec l’ampleur prise par l’impression 3D, nous avons décidé de nous lancer également sur ce secteur et nous avons fait évoluer nos offres pour inclure cette technologie.
L’impression 3D est-elle un domaine de prédilection (coup de cœur) ou profitez-vous de l’engouement général pour cette technologie?
Un peu des deux. Nous sommes tous les deux très « maker » dans l’âme. Nous aimons beaucoup fabriquer, réparer, revisiter nous même les objets. Pierre-Emmanuel a travaillé sur le concept pendant plusieurs mois. Je ne l’ai rejoins qu’en aout dernier. J’ai tout de suite adhéré aux idéaux de la société.
Notre objectif initial était de travailler en priorité avec des machines à découpe laser, pour ensuite utiliser les machines de type fraiseuse numérique et imprimante 3D. C’est l’engouement autour de cette technologie qui nous a fait nous y intéresser de plus près et qui nous a poussé investir plus tôt que prévu.
Était-ce facile de trouver des investisseurs ou de convaincre une banque de vous accompagner dans ce projet?
Nous n’avons pas encore fait appel à des investisseurs. Les fonds nécessaires à notre lancement viennent d’apports personnels, et suffisent à notre développement jusqu’ici. Cependant, si notre développement s’accélérait, nous pensons faire appel à des business angels ou au financement participatif pour nous permettre de suivre notre évolution.
Comment vos proches comprennent votre métier et l’impression 3D en général, vous ont-ils aidés?
Même si ça n’a pas été facile d’expliquer notre vision et nos ambitions à nos proches, ils ont cru en nous dès le début, ce qui est une grande chance et un énorme soutien.
Au départ, les technologies de fabrication numérique étaient un peu surréalistes pour eux, mais cela a été intéressant pour nous, puisque ça nous a permis de mettre des mots sur ce que c’était et sur notre projet de manière plus large. La difficulté au début était de verbaliser ce que nous faisions. C’était clair dans nos têtes, mais difficile à expliquer. Puis au fur et à mesure, questions après questions, nous avons réussi à l’expliquer correctement et adapter notre discours aux personnes n’y connaissant rien. Ils nous ont énormément aidé à ce niveau là!
Quels sont les services proposés par deSap et quel est le profil type d’un client?
Nous avons articulé nos offres atour de deux grands axes : l’artisanat numérique pour le grand public, et des services de conception et fabrication à la demande pour les makers, DIYers et professionnels.
L’artisanat numérique se présente sous la forme d’un catalogue d’objets que nous concevons, fabriquons et assemblons dans nos ateliers. Bien évidemment, ce catalogue évolue de jour en jour pour proposer toujours plus d’objets dans différents matériaux.
Les services de conception et fabrication à la demande pour les makers, DIYers et professionnels se présentent sous deux aspects :
- un service d’upload, en cours d’amélioration, où chacun peut télécharger son fichier (image JPG ou PNG, vectoriel SVG ou 3D STL) afin de faire fabriquer directement dans nos ateliers.
- un accompagnement personnalisé, destiné en priorité aux entreprises et aux plus exigeants, dans lequel nous étudions au plus près les demandes particulières et originales telles que des productions en petite série, du maquettage, du prototypage, etc.
Enfin, afin de communiquer autour de ces technologies, nous proposerons très bientôt des workshops de proximité pour les jeunes et moins jeunes pour les sensibiliser et leur faire découvrir les outils et possibilités de l’impression 3D et de la découpe laser.
Nous avons donc une stratégie à la fois très large et très ciblée en fonction du profil de nos clients, qui vont du particulier à l’hôtel Ibis Convention en passant par des startups comme Kollori.com ou Urban Expé!
Quelles machines utilisez-vous pour réaliser les projets des clients?
Nous disposons de Solidoodle 3 modifiées avec lesquelles nous imprimons dans le nombreuses couleurs en PLA, et nous avons de grosses machines à découpe et gravure laser pour travailler le bois, le carton, le plexiglas, le cuir, etc.
Avez-vous des projets d’évolution sur le plus ou moins long terme pour deSap?
Oui, bien sûr! Notre volonté est de démocratiser ces technologies auprès du grand public. Pour ce faire, comme précisé plus haut, nous organiserons des formations et workshops de proximité. Par ailleurs, sur le long terme, nous envisageons d’ouvrir un ou plusieurs ateliers à Paris, sur le modèle des fablabs, pour permettre aux utilisateurs de fabriquer directement les objets que nous proposons sur notre site internet.
Un dernier mot pour la route?
Pour faire connaître notre activité d’artisanat numérique, nous lançons notre première campagne KisskissBanbank pour des étuis en cuir pour iPhone, découpés et gravés au laser dans nos ateliers. N’hésitez pas à y faire un tour !
Pour toute autre information, il y a notre site desap.fr