Quand on entend habituellement des annonces basées sur des prototypes, le délai est généralement de 10 ou 15 ans maximum. Dans son sommet mondial sur la mobilité durable, Michelin a annoncé des pneumatiques 100% recyclés d’ici… 30 ans. Et encore, ce ne sera pas aussi facile que prévu.
Dans le monde du pneumatique, le constat d’aujourd’hui est le suivant : 70% des pneus usagés sont collectés et 50% sont recyclés, ce qui est considérable par rapport à l’industrie du plastique qui ne récupère actuellement que 14% des emballages. En 2018, les pneus produits par Michelin sont constitués à 28% de matériaux durables (26% de matériaux biosourcés comme le caoutchouc naturel ou l’huile de tournesol ainsi que 2% de matériaux recyclés comme l’acier et la poudre de pneus recyclés).
La R&D Michelin, les rachats (LeHigh Technology, par exemple) et l’open innovation travaillent à élargir la proportion de matières recyclées pour fabriquer un pneumatique neuf et voici la vision du futur selon le fabricant français de pneumatiques.
Un autre chantier est aussi important que celui de la fabrication : comment utiliser le reste de la matière s’il n’est pas possible de la recycler dans de nouveaux pneus ? Les solutions ne manquent pas aujourd’hui avec des morceaux de pneumatiques usés qui se retrouvent dans l’asphalte de nos routes, les semelles de nos chaussures, les tapis de sol de nos voitures… D’autres pistes sont à explorer pour arriver à recycler 100% des pneumatiques fabriqués et Michelin se donne 30 ans pour y arriver.
Concernant la révolution du pneu, l’impression 3D jouera un rôle important puisque le concept “Michelin 3D Printed Airless Tire” est un pneumatique sans air (donc aucun risque de crevaison) et qui peut être remis à neuf par fabrication additive de gomme sur le pneu usagé.
Les deux technologies combinées pourraient ainsi donner des pneus increvables à vie construits à partir de matières 100% recyclées, un futur appréciable d’un point de vue écologique et économique.