Anycubic Kobra 2 Max, le test

Un énorme plateau ? Une vitesse impressionnante ? Une calibration automatique ? C’est ce que semble nous proposer Anycubic avec sa nouvelle Kobra 2 Max. Voyons ça ensemble dans ce test et sa vidéo complémentaire.

Test Anycubic Kobra 2 Max en vidéo

Fiche technique de la Anycubic Kobra 2 Max

Rares sont les imprimantes à nous proposer un volume d’impression aussi élevé !

Aujourd’hui, seule la Elegoo Neptune 4 Max semble se rapprocher en terme de fiche technique de cette gigantesque Kobra 2 Max.

Déballage (unboxing)

Cette Anycubic Kobra 2 Max est soigneusement emballée. La partie inférieure est déjà assemblée et sécurisée avec des vis pour sa partie supérieure. Il vous faudra en retirer pas moins de seize pour la dé-sécuriser afin de réaliser le montage.

Montage Anycubic Kobra 2 Max

Anycubic vous fournit une notice de “démarrage rapide”. Elle n’est pas très claire si vous n’êtes pas habitué au montage de ce genre de machine. Vous aurez néanmoins une notice complète pour vous guider, étape par étape. Tous les sachets de visserie sont numérotés par étape. Si cela ne suffit pas, Anycubic a mis a disposition un tutoriel vidéo pour vous aider à réaliser ce montage (voir ci-dessous). L’opération n’est pas trop difficile mais vu le poids et la taille de la machine, une main supplémentaire serait la bienvenue pour vous aider.

Il y a néanmoins un point discutable, les seize vis de sécurisation n’ont pas d’utilité une fois enlevées. Dommage qu’Anycubic n’ait pas cherché à réutiliser ces vis.

Une fois le montage réalisé, il vous restera entre les mains les éléments suivants :

• Le kit de sécurisation (les vis, les caoutchoucs et plaques métalliques, qui n’ont plus trop d’utilité)
• Une buse de rechange
• La clé USB
• Un échantillon de filament
• Du lubrifiant pour les axes
• Deux petits morceaux de tubes PTFE
• Une aiguille pour déboucher la buse
• Les clés utilisées pour le montage, à conserver pour la maintenance de la machine

Mise en route de la Kobra 2 Max

Le montage terminé, on notera rapidement que certains éléments sont discutables :

• Le cable management n’est pas très soigné. En effet, les câbles se baladent un peu partout, principalement celui du plateau qui est susceptible de venir se coincer sur le moteur.
• Il n’y a aucune cale pour aider à aligner le plateau en PEI. Vu la taille de ce dernier, c’est vraiment dommage.
• Par défaut, le support de bobine est sur le côté. Quand la tête descend, il y a des chances que le fil vienne se coincer de l’autre côté ou provoque des nœuds.

Il ne reste désormais plus qu’à allumer la machine qui va d’elle-même proposer la calibration automatique. L’imprimante Anycubic Kobra 2 Max ne dispose pas des classiques roulettes sous le plateau. Elle effectue elle-même une calibration du Z grâce à un capteur à l’arrière du lit. Elle fait ensuite un leveling en 49 points (7 x 7). Puis, elle enchainera avec un test de résonance, permettant d’anticiper les soucis liés aux vibrations. Au final, l’utilisateur n’a plus qu’à vérifier que les excentriques soient bien réglés, l’imprimante s’occupera du reste.

Le premier réglage est long, la faute à un grand plateau qui prendra du temps à chauffer avant son nivellement. C’est quasiment quinze minutes qui sont nécessaires pour chauffer le plateau et réaliser la mise à niveau automatique.

Utilisation de la Kobra 2 Max

Tous les fichiers envoyés depuis la clé USB sont d’abord enregistrés dans la mémoire interne de l’imprimante, ce qui permet théoriquement d’éviter des soucis liés à la clé. Le capteur de fin de filament est situé à l’extrémité du tube PTFE. L’extrudeur est en Direct Drive, c’est donc la tête qui va tirer le filament. Un point également discutable car quand le capteur détecte la fin, on ne peut pas retirer facilement le reste du filament en cours d’utilisation. Il faudra donc mettre un nouveau filament et pousser jusqu’à s’assurer que la tête d’impression prenne bien le nouveau filament. Cet élément sera sans doute amélioré plus tard dans une prochaine mise à jour de la Kobra2Max.

La fonction de sortie et d’entrée du filament n’est pas très intuitive. Pour se faire, il faudra utiliser les fonctions “Extruder” et “Rétracter” associées à la distance (25 / 50 / 100 mm) pour entrer ou retirer le filament de la tête. De plus, la machine n’indique pas de “Success” ou autre notification et le délai pour que la fonction agisse prend parfois plusieurs secondes, rendant la manipulation peu rassurante quand on n’est pas habitué.

D’ailleurs, après une impression, la tête vient parfois se mettre tout à gauche. A ce moment, quand le filament coule, il a tendance à se déposer pile sur la prise d’alimentation, un autre élément qui est un peu angoissant.

Bruit, consommation électrique et température

Cette machine est extrêmement bruyante. Le système de ventilation, même quand la machine n’imprime pas, dépasse les 60 dB. L’imprimante est dans une pièce adjacente à la chambre, il était hors de question que la machine travaille la nuit. Mon robot aspirateur fait moins de bruit que la machine et pendant l’impression, le bruit est encore plus élevé.

Il était à prévoir que la chauffe d’un plateau aussi grand génère une consommation électrique importante. Lors de la mis en chauffe du plateau, la machine frôle les 500W de consommation instantanée. En moyenne, elle est autour de 267W, ce qui génère un coût énergétique de 1,46€ pour 24 heures d’impression (0,267 kWh = 6,408 kW sur 24h, avec 0,2276€ par kWh au tarif de base EDF depuis le 1er août 2023).

Également, vous vous doutez qu’un plateau aussi large chauffé à 60°C a une incidence sur la température de l’environnement. Ma pièce dédiée à l’impression 3D de 13 m² est généralement à une température entre 15 et 17°C. Après plusieurs heures d’impression, la Kobra 2 Max fait monter la température autour de 22°C dans la pièce. Si ce n’est pas un problème en hiver, en été et selon votre environnement, c’est un autre élément à considérer.

Quelques soucis

Le test de cette Anycubic Kobra 2 Max a pris de nombreux mois. La première machine envoyée par Anycubic n’a jamais réussi à sortir le moindre print, la faute apparemment à un capteur de résonance défaillant. Malgré un changement de carte mère et un nouveau moteur, le problème n’a pas pu être résolu par le support, qui a pris la décision de m’envoyer une seconde imprimante complète.

Si cette nouvelle imprimante était bien mieux, les premières impressions étaient très décevantes. La faute à un système de calibration pas au point. Le leveling ainsi que le Z auto n’étaient pas parfaits et la calibration des vibrations était elle aussi peu précise. En plus, il arrivait que la machine plantait littéralement pendant un print, sans trop d’explications.

Grâce aux mises à jour, depuis les versions 3.0 du firmware, tout fonctionne bien et la machine est un peu plus rassurante. Depuis cette nouvelle version du logiciel interne, je n’ai plus eu de soucis et la qualité des prints est bien plus acceptable.

Logiciel slicer

Par défaut, Anycubic fournit un accès à son logiciel maison, Anycubic Slicer ainsi que Prusa Slicer. La fonction “cloud” de l’imprimante impose une utilisation de son slicer et de son application mobile Anycubic Cloud.

Afin de ne pas multiplier les hypothèses avec les possibles causes d’échecs que j’ai pu avoir, j’ai préféré rester avec le slicer Anycubic. Son interface et ses fonctions sont quasiment les mêmes que Prusa Slicer mais son ergonomie est un peu différente.

Les estimations de filament consommé par le logiciel ne sont pas bien calculées. Pour un gros projet, elle m’a envisagée autour de 600 g de filament. En réalité, c’est presque deux bobines entières de 1 kg qui ont été utilisées…

Interface écran et Cloud

L’interface développée par Anycubic est moyenne. Il faut déjà savoir que la plupart des fonctions sont verrouillées. Les utilisateurs les plus bricoleurs pourraient être déçus par ce choix du constructeur. Certaines fonctions sont moins faciles d’accès, comme le déplacement manuel qui demande d’aller dans les paramètres, puis après de sélectionner l’option “Move”. On a déjà vu mieux niveau ergonomie.

Pendant l’impression, on pourra tout de même modifier le Z, la température du plateau, celle de la tête, la vitesse et la ventilation.

Toutes les impressions passent d’abord dans la mémoire interne de la machine et y restent, que ce soit via une clé USB, ou via le Cloud.

On peut brancher une webcam sur le premier port USB de la machine, et regarder l’impression depuis son smartphone via l’application mobile Anycubic. Afin d’envoyer un fichier en Wi-Fi, il faudra d’abord le charger via le cloud depuis le slicer Anycubic, puis envoyer l’impression depuis son smartphone car cette dernière n’apparait pas toute seule dans la mémoire interne de la machine. Une manipulation un peu fastidieuse…

Le slicer ne permet pas d’autres options que de voir si l’imprimante est occupée ou pas, de même pour l’application Cloud qui, outre permettre de regarder les statistiques et l’historique des impressions, ne permet pas grand chose d’autre. On recevra une notification sur l’application mobile quand l’impression sera terminée.

D’après mon expérience, la machine se désynchronise régulièrement de l’application. Par conséquent, il m’a souvent été nécessaire de supprimer l’imprimante du cloud et de la remettre dans l’app Anycubic Cloud.

Tous ces éléments sont susceptibles de changer dans les mises à jour à venir, espérons-le tout du moins !

Impression de test (PLA)

Le Torture test et le Benchy boat

Ces tests ont été exécutés après la version 3.0 du firmware de l’imprimante avec du PLA+ noir de chez Eryone et les paramètres par défaut recommandés par Anycubic. Le bateau est sorti en 14 minutes, ce qui est tout de même très rapide.

D’autres impressions en PLA

L’impression d’un grand vase qui a été interrompue à cause d’un nœud dans la bobine… L’objet fini fait 40 cm de diamètre pour 27 cm de hauteur. Il aurait dû faire 45 cm de hauteur si l’impression s’était bien terminée. Environ 200 g de filament utilisé.

De gauche à droite : Kobra 2 Max profil de base, Kobra 2 Max vitesse à 110 mm/s, Bambu Lab P1P.

Le projet du Mega Dragon avec du filament Eryone Silk red & black

C’est à ce moment-là que j’ai constaté deux importants décalages de couches. Par prudence, j’ai préféré imprimer à 170 mm/s (contre 230 prévus par le slicer) pour limiter ce genre de soucis. Ce n’est plus arrivé par la suite.

La tête a été imprimée par la Bambu Lab X1C et son AMS pour facilement colorer les yeux. Le buste, les ailes et la queue ont bien été réaliséees sur la Kobra 2 Max avec une épaisseur de couche de 0,12 mm. Ce dragon qui a pris presque deux bobines de filament et une cinquantaine d’heures d’impression fait presque 80 cm d’envergure et plus de 40 centimètres de haut, sans compter la queue.

Impression en TPU 95A

Il s’agit d’une pieuvre et du Pokemon Hypotrempe. Le slicer Anycubic ne propose pas de profil pour le TPU, j’ai dû en créer un avec une vitesse de 40 mm/s pour du TPU Eryone Blanc.

Impression en PETG

Le Totodile et la Moon City, deux impressions avec du PETG Eryone blanc (buse à 240°C et plateau à 80°C). Le profil PETG dans Anycubic Slicer est un copier/coller du PLA, je n’ai donc pas tranché avec ces paramètres qui ne correspondaient pas au filament Eryone.

Améliorations et upgrade

Ce test Anycubic Kobra 2 Max a été entaché par divers problèmes hardware et software. Les produits dorénavant vendus doivent être exempts de ces soucis, ce qui est confirmé par la communauté du forum et sur d’autres supports.

Par prudence, j’encourage déjà à imprimer votre PLA a 170 mm/s maximum pour éviter toute déconvenue.

Il faudrait une nappe rigide pour le câble du plateau, similaire à ce qu’on nous avait proposé à l’époque sur la Artillery Sidewinder X2. Aussi, deux cales dans les coins pour bloquer facilement le plateau PEI, comme on a sur les Bambu Lab et K1 (Max et K1C) par exemple.

Une possibilité de mettre le support de bobine en haut du portique pour éviter de potentiels nœuds ou de câbles qui se coincent.