L’annonce d’Anycubic avec sa Photon Mono M5s a fait l’effet d’un séisme. Meilleure résolution, nouvelles fonctions, système de surveillance, vitesse trois fois plus rapide, plateau avec système d’auto-leveling. Alors, bombe technologique ou effet marketing ?
Fiche technique Anycubic M5s
Avec un volume d’impression de 218 x 123 x 200 mm, son écran 10,1 pouces et surtout sa résolution de 12K (11 520 x 5 120 pixels), la Anycubic Photon Mono M5s ouvre le bal de la nouvelle génération des machines de moyenne taille. De plus, elle semble avoir été pensée pour rendre son utilisation plus facile et plus agréable.
Voici un résumé de ses caractéristiques, le détail complet est à lire dans notre comparateur de prix pour l’imprimante Anycubic Photon Mono M5s et sa présentation.
Technologie | Stéréolithographie MSLA |
Année de sortie | 2023 |
Ecran LCD / résolution | 10,1 pouces monochrome 12K / 11 520 x 5 120 pixels |
Volume max d’impression | 218 x 123 x 200 mm (LPH) |
Vitesse d’impression | de 70 à 105 mm/h (avec résine adaptée) |
Résolution XY | 19 microns X, 24 microns Y |
Rapport de contraste | 480:1 |
Transmission de la lumière | 4,7% |
Ecran en façade | 4,3 pouces, tactile, couleurs |
Matériaux | Résine liquide UV 405 nm |
Réseau | Clé USB et Wifi |
Logiciel | Anycubic Photon Workshop, Chitubox, LycheeSlicer |
Dimensions | 29 x 27 x 46 cm |
Poids | 8,9 kg |
Concurrence | Saturn 3 Ultra |
Review de la Anycubic Photon Mono M5s en vidéo
Unboxing et accessoires
Comme toutes les imprimantes résines, il n’y a qu’à sortir cette M5s du carton, enlever les scotchs et diverses protections, la brancher et la démarrer.
En accessoires nous avons :
- La spatule en plastique
- La spatule en acier
- Le câble d’alimentation
- 3 clés Allen
- Un film de protection avec une notice
- Des filtres à résine
- Des gants
- Des masques
- Une clé USB
Il est à noter que nous n’avons aucun FEP de rechange livré avec la M5s.
Analyse de la Anycubic Photon Mono M5s
La machine est très légère et facile à manipuler. Nous avons un beau plateau gravé au laser avec les motifs habituels Anycubic, un bac avec quatre becs verseurs et le niveau “max” gradué des deux cotés. Ainsi, nous pourrons vider le bac du coté que l’on souhaite. Pour couronner le tout, il se fixe très facilement. Le bac est disposé avec un FEP de type ACF, qui laisse apparaitre un effet de flou.
En façade, un bel écran tactile couleur de 4,3 pouces anime la machine. De série, il n’y a aucun moyen de traiter l’air dans le caisson de l’imprimante.
Le plateau Anycubic de la M5s promet un auto-leveling, c’est probablement pour cela que son design est différent. Aucune vis sur le côté et juste quelques ressorts sur le haut pour probablement permettre d’ajuster le plateau.
Interface
Anycubic nous régale avec une belle interface et plein de boutons, au point que l’on ne sait pas trop où donner de la tête. Nous avons le menu “parent” sur la gauche et le menu en cours d’usage au milieu, ce qui permet de naviguer de façon assez rapide.
En cours de print, nous avons de nombreuses informations sur cet écran. Tout d’abord, une belle visualisation de la progression de l’impression. L’objet attendu apparait en sombre et les couches déjà imprimées apparaissent en bleu. Nous avons les informations en temps réel de l’auto vérification de la machine, le suivi du temps d’impression, le nombre de couches, la résine estimée et la vitesse d’impression.
Nuisance sonore
Dès l’allumage de l’écran d’exposition, c’est assez surprenant comme les ventilateurs de la machine sont très bruyant. C’est presque 80 dB tout de même ! Cette ventilation est sans doute nécessaire pour refroidir les éléments nécessaires à une impression rapide. La bonne nouvelle, c’est que tant qu’elle n’imprime pas, les ventilateurs sont inaudibles.
Consommation électrique
Quand la Anycubic Photon Mono M5s n’imprime pas, elle consomme 4 W, ce qui est très faible. Aucune machine que j’ai pu avoir dans les mains, hormis les technologies DLP, n’atteignent une consommation si faible au repos.
Toutefois, lorsqu’elle imprime, les pics de consommation électrique sont importants. J’ai pu relever un pic à 120 W. La consommation pour 24 heures d’impression est importante avec une moyenne à 90 Wh, c’est-à-dire quasiment le double de ce que font les imprimantes 8K standard. En coût pour 24h d’impression, vous en aurez donc pour environ 0,50€ par jour. A adapter selon les spécificités de votre contrat bien entendu (légèrement plus de 2 kW / 24h).
Slicer
La Photon Mono M5s est compatible avec le logiciel Anycubic Photon Workshop, le slicer maison. Ce dernier permet de trancher votre fichier 3D et de l’envoyer directement vers le cloud Anycubic. Pour ma part, je ne suis pas un grand fan de la gestion des supports par ce slicer. Ainsi, je prépare mon fichier et mes supports sur Chitubox, puis je l’enregistre en .STL et je l’ouvre avec le logiciel Anycubic pour le trancher.
Désormais, Chitubox Free et Chitubox Pro supportent la Photon M5s. Il est aussi compatible avec Lychee Slicer 5.2.2. Concernant Chitubox Basic, les profils de levage par défaut sont prévus pour une résine rapide. Je vous recommande de recopier les paramètres de la Anycubic M5, sans les importer, sinon les envois par Wifi ne fonctionneront plus. En cas de doute, vous trouverez ici mes profils Chitubox (clic droit, Enregistrer le lien / la cible du lien). Vous disposerez ainsi d’un profil standard, un “fast modéré” et le fast de base.
Connectivité et cloud Anycubic
Vous pouvez connecter votre machine à votre box depuis une connexion Wifi 2.4 GHz intégrée à la M5s. Il faudra créer un compte avec l’application mobile Anycubic Cloud et ensuite, vous pourrez envoyer des prints à distance, suivre l’avancée de l’impression et chercher des fichiers à imprimer dans le catalogue proposé. Si vous voulez adapter les fichiers proposés, l’application vous demandera de passer depuis le slicer sur un ordinateur. Tout ceci est accessible même sans être connecté au même réseau local que votre imprimante.
L’application Anycubic Cloud est très proche de ce que l’on peut trouver chez Creality par exemple, mais certaines options ne sont pas encore assez abouties, comme le changement des paramètres d’impression ou le tranchage des fichiers qui vous demande de passer directement sur votre ordinateur. A l’inverse, les options de cloud sur le PC sont insignifiantes. On ne peux qu’envoyer un print vers le cloud et regarder l’état de l’imprimante : connectée, occupée ou déconnectée. Il est à parier que ce sera amélioré dans le futur mais Creality garde pour l’instant un pas d’avance dans l’optimisation des options de ses logiciels.
Auto-leveling et détection des échecs
L’auto-leveling est une merveille… J’ai tout fait pour que ça échoue, entre mal fixer le plateau ou surélever un coté de l’imprimante en positionnant des miniatures dans tous les coins du plateau, je n’ai jamais eu le moindre soucis.
Ce nivellement automatique est possible grâce à un système de capteur de force. Anycubic semble également utiliser ce principe pour détecter de potentiels échecs d’impression : si un poids supplémentaire suffisamment important tombe dans le bac, la machine est censée s’arrêter. De plus , à chaque début d’impression, la machine va vérifier si le niveau de résine “semble” suffisant. Oui, semble, car dans mes tests, Elle détecte bien quand le niveau est très bas et ne commence pas l’impression, tout en vous l’informant sur votre smartphone, mais quand vous mettez un bon niveau de résine mais qu’il n’y en a pas assez pour terminer le print, elle ne vous le dira pas. De même si votre impression est imparfaite. J’ai pu provoquer de nombreux échecs volontairement (si si, volontairement, je vous jure), tant que l’impression ne se décroche pas intégralement, la machine ne semble pas capable de se rendre compte qu’il y a un soucis. Nous ne sommes pas encore au niveau de surveillance d’une Bambu lab par exemple, mais cette innovation nous permet déjà d’espérer que nous sommes en bonne voie.
Prints de tests Anycubic M5s
Je n’ai pas pu résister à tester la vitesse d’impression de la machine. Sur la clé USB, Anycubic fournit un print de test de plus de 19 cm de haut et prévoit moins de deux heures d’impression. Avec la résine Anycubic High Speed, la figurine est bien sorti en moins de 2h avec un niveau de détail plus qu’acceptable. Dans la foulée, j’ai testé le petit print en moins de 43 minutes, qui est sorti avec un bon niveau de détails. Lors de la connexion de la machine à l’application mobile Anycubic, de nouveaux prints de tests m’ont été proposés, j’en ai également testé un qui est sorti de façon assez propre. Par contre, les fichiers de tests Anycubic, il va falloir revoir le tranchage. Entre des supports affreusement épais et un radeau qui est à plat sur le plateau, ce ne sont pas les impressions les plus faciles à traiter proprement.
Note sur les impressions rapides et sur la résine fournie : la Anycubic High Speed
Si vous cherchez une imprimante rapide, il faudra noter que vos résines coûteront cher. Au delà de celle du constructeur, les résines très liquides semblent toute compatible avec l’impression haute vitesse, à adapter avec des tests d’exposition. J’ai testé avec mes résines habituelles, Sunlu standard et ABS-like, vous ne pourrez pas profiter de la vitesse rapide avec ces résines là. Cependant, les résines Siraya Tech et Anycubic DLP fonctionnent après quelques ajustements. Prenez également en compte qu’avec ces résines, vous imprimerez plus vite donc consommerez plus vite votre résine. En moins de 12h d’impression, c’est un litre de résine qui part. C’est une information considérable si vous envisagez de nombreuses productions à vitesse élevée.
Afin de faire des tests sur le leveling, j’ai imprimé des pokémons et des dès de jeu de rôle, en “Speed” s’il vous plait. Les dés sont sortis en 20 minutes, les Pokemon en 33.
J’ai par la suite imprimé la Lady Deadpool de Sanix en “Speed”. Elle est sortie en 1h06 mais j’ai malheureusement pu constater de l’aliasing assez visible. Afin de m’assurer que tout allait bien, j’ai refait ce print avec de la résine Sunlu grise standard à vitesse “normale” : l’aliasing était quasi indétectable. Je suis rassuré, cette Anycubic M5S ne produit pas d’aliasing à vitesse “conventionnelle”.
Toutefois, l’impression rapide laisse donc envisager une baisse de qualité, à moins qu’elle ne soit liée à la qualité de la résine mais c’est difficile à dire. En soi, les paramètres “Fast” du slicer Anycubic mettent la couche à 0.1 mm contre 0.05 pour du standard, et normalement je mets 0.02 mm (même si je ne suis pas certain qu’une valeur inférieure à 0.5 soit réellement considérée par la machine). De ce fait, il y a normalement une baisse de qualité très peu perceptible en Fast.
Les tests de vitesse ont également été accompli sur Chitubox. Avec le profil rapide de base. J’ai tenté en modifiant la résolution de 0.100 en 0.050 mm, et en activant l’anti-aliasing, le résultat est mieux mais reste moins qualitatif et la vitesse est moins spectaculaire.
Concernant la résolution 12K, il est très difficile de distinguer une réelle amélioration. Il faudrait trouver des fichiers modélisés pour, ou réduire la taille d’une figurine à moins de 2 cm. Il est donc trop tôt pour se rendre compte de la différence mais désormais, les créateurs peuvent se lancer un nouveau défi.
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 9.5
Fiabilité - 9.5
Logiciel - 8
Utilisation - 9
Rapport qualité / prix - 9
9
/10
- Le 12K est là
- Système d'auto-leveling et détection des erreurs
- Lancement et suivi des impressions à distance
- Vitesse d'impression
- Peu encombrante et très légère
- Bruyante quand elle imprime
- Volume d'impression est peu élevé
- Pas de système de nettoyage de l'air
- Toujours pas de français ?