On n’a pas le temps, on enchaine. Tel semble être le crédo d’Anycubic qui propose sa troisième imprimante 3D résine depuis l’an dernier. Après une M5s et une M5s Pro, on enchaine avec ce test de la dernière Anycubic Photon Mono M7 Pro !
Fiche technique Anycubic Photon Mono M7 Pro
Cette imprimante propose exactement la même résolution que sa grande sœur, la Anycubic M5S Pro. Elle proposera donc un écran dit 14K mais également 3 centimètres de hauteur supplémentaire en volume d’impression.
Technologie | Stéréolithographie MSLA |
Volume maximal d’impression | 223 x 126 x 230 mm |
Hauteur de couche | De 0,01 à 0,2 mm |
Ecran LCD / résolution | Ecran 10″ 14K – 13312 x 5120 pixels |
Vitesse maximale d’impression | 130 mm/h en 0,1mm ; 170 mm/h en 0,2mm |
Ecran de contrôle en façade | 5 pouces couleurs et tactile |
Matériaux | Résine liquide UV 405 nm |
Connectivité | USB-C et WiFi |
Dimensions | 31 x 31,5 x 52 cm |
Poids | 12,8 kg |
Concurrence | Creality Halot Mage S, Elegoo Saturn 4 Ultra |
Vidéo du test Anycubic M7 Pro
Ce test de la Anycubic Photon Mono M7 Pro est complémentaire à la vidéo ci-dessous, pour présenter en détails les avantages et les inconvénients de cette imprimante.
Déballage (unboxing)
Comme la plupart des imprimantes 3D SLA / MSLA, on sort directement la machine du carton et celle-ci est quasiment prête à l’emploi. Anycubic fournit un carton d’accessoires :
- Quatre clés Allen
- Une spatule en plastique
- Une spatule en acier
- Des filtres à résine
- Des masques de protection pour le visage
- Une clé USB
- Un “purificateur d’air”
- Une antenne WiFi
- La carte de leveling manuel
- Une pompe
- Un câble d’alimentation
- Des vis de rechange
- Un cache pour condamner l’utilisation de la pompe
Découverte de la Anycubic Photon Mono M7 PRO
Le capot
Rien à signaler du coté du capot classique, loin des capots à charnière que propose maintenant l’intégralité de la concurrence du segment. Nous avons toujours le petit emplacement utilisé pour le chauffage de la M5s Pro, pourtant inutile sur cette M7 Pro. De l’autre côté, nous avons un emplacement pour la pompe, similaire à celui installé sur la Elegoo Jupiter SE.
Le bac
Ce bac pouvant contenir un litre résine propose un aspect particulier. Le coupable ? Un gros bloc au fond à gauche qui sert de moteur pour chauffer la résine. Son impact ? Un bac lourd et difficile à vider et une petite difficulté pour changer le film de votre bac. Un support imprimé en FDM sera le bienvenu pour optimiser ça.
Le plateau
Si la fixation de ce plateau est exactement la même que celui de la M5s Pro, sa gravure, elle, est exclusive. En plus d’être plutôt jolie, elle est d’une réelle efficacité : retirer les pièces du plateau avec cette gravure fonctionne parfaitement.
Interface
Une première chez Anycubic, l’interface peut désormais être traduite en français. Ce bel écran de 5 pouces laisse apparaitre une interface bien organisée et très agréable à lire. Pour le reste, nous avons les options classiques en plus des nouvelles qui permettent notamment de gérer la pompe ou le chauffage.
Ergonomie
Extrêmement rare, le transformateur électrique de la Anycubic Photon Mono M7 Pro est intégré dans la machine. L’alimentation est donc une prise d’alimentation classique, pas de risque ainsi de se tromper avec une autre prise. De plus, nous avons deux boutons d’alimentation : un principal à l’arrière, à côté de la prise et à l’avant qui permet aussi d’envoyer une commande de mise en veille et d’allumage de l’imprimante. Dans les faits, la veille ne semble pas consommer d’électricité, c’est une bonne chose. Enfin, le port USB est situé sur le coté droit, permettant de rendre très agréable l’utilisation de cette machine.
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Mise en route Anycubic Photon Mono M7 Pro
Les gadgets et options
Similaire à la Anycubic M5s Pro, cette machine propose exactement les mêmes technologies.
Nivellement automatique
L’auto-leveling est une merveille. Me concernant, je n’ai jamais eu besoin de revérifier ou de recalibrer le leveling et je n’ai jamais eu d’échec avec les profils standards Anycubic.
Le capteur de force
Ce nivellement automatique est possible grâce à un système de capteur de force. Anycubic semble également utiliser ce principe pour détecter de potentiels échecs d’impression : si un poids suffisamment important tombe dans le bac, la machine est censée se mettre en pause. La même chose si le poids ne change pas alors que le plateau monte, ce qui signifierait que plus rien n’adhère au plateau. De plus, à chaque début d’impression, la machine va approximativement vérifier si le niveau de résine est suffisant pour aller au bout du print demandé.
Nous ne sommes pas encore au niveau de surveillance du LIDAR de certaines imprimantes FDM (Bambu Lab X1 Carbon, notamment) mais cette innovation nous met sur la bonne voie.
Application mobile
L’application mobile Anycubic Cloud ou le slicer sur ordinateur vous enverra une notification en cas de souci et mettra en pause l’impression. Cette fonction bien pratique semble encore exclusive à Anycubic sur les imprimantes résine de ce segment.
Le chauffage
Le fabricant a choisi de mettre en place un système qui récupère la résine dans les contours du bac, la chauffe et la remet dans le bac. Si c’est en théorie une méthode efficace pour rapidement chauffer la résine et ne risque pas de ramollir les supports ou de souffler de l’air ailleurs, cet élément contraint une purge et un nettoyage à l’alcool IPA si on ne veut pas mélanger nos résines, ce qui en soit, n’est pas un souci. Mais une mise en “hivernage” de la machine, en gros, un nettoyage pour ne plus s’en servir pendant un moment, demandera un nettoyage en profondeur de ce circuit. Si ce n’est pas forcément compliqué, ça restera plus fastidieux que des machines avec des systèmes de chauffage plus pratiques, comme celui de l’Uniformation GKtwo et de la GK3 Ultra.
La pompe
La Anycubic Photon Mono M7 Pro propose d’utiliser soit la pompe, soit le purificateur d’air. C’est dommage que les deux ne puissent pas être utilisés ensemble. La marque fournit un cache pour fermer le couvercle si on veut se passer de la pompe. Cette pompe se branche directement sur un câble semblable à un port RJ11, directement sur l’arrière de la machine. Similaire à la Elegoo Jupiter SE, il faudra serrer un bouchon adapté sur une bouteille qui provoquera un appel d’air pour faire circuler la résine.
Bruit
Anycubic semble garder ses systèmes bruyants de ventilation. Confirmé lors de ce test, l’imprimante Anycubic M7 Pro est encore plus bruyante en fonctionnement que la précédente M5s Pro. Si elle n’émet aucun son hors impression, les ventilateurs dépassent les 60 dB en travail.
Consommation électrique
Au repos, 10W. En chauffe seule, pic à 140W.
Si au repos, la machine ne dépasse pas les 10W en instantané, le système de chauffage du bac, lui, change la donne. En effet, ce dernier peut tirer jusqu’à 140W de consommation instantanée pour chauffer. Dans les faits, c’est le système de chauffage le plus énergivore que j’ai pu tester jusqu’à présent sur l’ensemble des imprimantes 3D résine que j’ai pu avoir entre les mains. En impression, même sans le chauffage, les pics de consommation atteignent aussi 150W. Cette M7 Pro consomme en moyenne 60Wh (en fonction des temps d’exposition).
Analyse de la source lumineuse
La Anycubic M7 Pro dispose d’une source lumineuse émise par la technologie LighTurbo 3.0 avec son système semblable à une LED COB. L’intensité lumineuse est plus élevée que la moyenne des machines récentes, elle est en moyenne de 6 mW/cm², une puissance très proche de celle de la Elegoo Saturn 4 et oscille entre 5 et 6 mW/cm², ce qui permet de gagner quelques dixièmes de seconde d’exposition par couche d’impression.
Compte rendu sur l’utilisation
J’ai énormément aimé cette Anycubic Photon Mono M7 Pro. Son interface et son ergonomie rendent la machine très agréable à l’utilisation, même si la volonté de conserver un capot classique est un point négatif pour moi. En terme d’impression, il s’agit d’une des imprimantes LCD les plus rapides de sa catégorie, même avec des résines standards. Les vitesses mécaniques associées à la puissance de l’écran permettent d’imprimer vraiment vite. Néanmoins, attention car des vitesses aussi rapides ne tolèrent pas d’erreur d’impression. Des cavités peu évidées ou des supports pas optimisés auront de sérieuses conséquences sur vos pièces.
WiFi et logiciel slicer
L’utilisation des outils et gadgets de la M7 Pro demanderont l’utilisation du slicer dédié, ainsi que de l’application mobile. Toutes les détections d’erreur analysées par le capteur de force seront transmises à l’opérateur via ces logiciels.
La connexion à un réseau Wi-Fi impose l’utilisation du logiciel Anycubic Photon Slicer car la communication ne peut se faire avec un autre programme de tranchage. Dans les faits, vous pourrez toujours préparer votre pièce avec un autre slicer, comme Chitubox ou Lychee Slicer, et envoyer la préparation à l’imprimante depuis le programme d’Anycubic.
Il est vraiment agréable d’avoir une notification sur son smartphone, peu importe l’endroit où l’on est, à la fin d’une impression ou en cas d’échec.
Impressions de test avec la Anycubic Photon Mono M7 Pro
Test de qualité
Résolution 8K, 12K ou 14K, pour des écrans de 10 pouces, à l’œil humain et même à l’objectif macro, la différence est complètement anecdotique. Néanmoins, la qualité des pièces sortie par la Anycubic M7 Pro est aussi dingue que les dernières concurrentes.
Test de vitesse standard
Par la suite, j’ai imprimé une Tour Eiffel de 12 centimètres de hauteur avec des paramètres non optimisés et de la résine Sunlu standard grise (6 premières couches à 30 secondes, les autres couches à 2,5 secondes) avec les paramètres de levage par défaut de Chitubox. La tour est sortie en 04h55. Il s’agit de la meilleure performance que j’ai pu constater de toutes les machines que j’ai eu entre les mains.
Dans les faits, la source lumineuse étant quand même supérieure à la moyenne des autres concurrentes, elle nécessitera beaucoup moins de temps d’exposition par couche que ce test, en fonction de la résine utilisée.
La M7 Pro ayant une pièce en cours de remplacement et ne souhaitant pas encore repousser davantage la sortie du test, le test de vitesse avec la résine “High Speed” sera mis à jour prochainement.
D’autres impressions avec la Anycubic Photon Mono M7 Pro
Itachi avec de la bio resine Anycubic :
Jingwei le moine de Nerikson avec de la Jamg He 10K Nebula Gray :
Le baron Lloyd de Loot studios :
Megan de Printomato avec une couche de primer gris :
Le masque Eclipsed Memories de Black Forge Games avec de la résine Jamg He 10K Nebula Gray :
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 9.5
Fiabilité - 8.5
Logiciel - 8
Utilisation - 8.5
Rapport qualité / prix - 8.5
8.6
/10
- Impressions rapides
- Système de chauffe très efficace
- Capteur de force rassurant
- Interface écran agréable
- Ergonomie
- Bruyante
- Pas de capot à charnière
- Bac fastidieux à nettoyer
Merci pour le test !
tu as pu faire le test avec la résine “High Speed” ?
j’ai pu voir plusieurs commentaires en uk de personne ayant des problèmes avce la peinture cloque & coulure sur le bac et dessus du plateau… rien de ton coté ?
remarque :
possible de rajouter dans les tests une capture des paramètres utilisés en détail lors des prints ?
merci encore pour tout le taf 🙂