Etant habitué depuis longue date à la calibration automatique du plateau sur ma SmartCube3D MK2+, j’ai un peu hésité à tester l’imprimante 3D Artillery Sidewinder X1 qui n’en possède pas. C’est un confort et une précision dont j’ai du mal à me passer.
Cependant, cette concurrente de la Creality CR10S Pro a d’autres atouts qui m’ont séduit. Comme la CR10SPro à qui elle ressemble beaucoup, elle propose un capteur de filament, la reprise d’impression suite à une coupure de courant ou à une pénurie de filament, des drivers silencieux, un écran tactile et un grand volume d’impression. Mais ce n’est pas tout, elle est bien plus complète que ces seules caractéristiques déjà alléchantes.
La Sidewinder X1 dispose de 2 moteurs synchronisés par une courroie pour l’axe Z, d’un extrudeur Titan en Direct Drive avec une buse Volcano en laiton, d’un lit chauffant alimenté en 220V (avec mise à la terre et isolé) de type Ultrabase et d’un support de bobine avec roulement à billes.
J’ai donc accepté l’offre de GearBest qui m’a envoyé la machine dont vous pouvez retrouver toutes les caractéristiques dans le comparateur avant de lire ce test.
Déballage et montage de l’Artillery Sidewinder X1
Plutôt qu’un long discours, je vous ai fait une petite vidéo sur le déballage et le montage de la X1.
Comme vous avez pu le constater dans cet unboxing, l’emballage est classique mais soigné. L’imprimante 3D est bien protégée pour parcourir le long trajet qui la sépare souvent de ses acquéreurs occidentaux.
Le packaging est très complet. Il y a tous les outils nécessaires à l’assemblage et à la maintenance de la machine. Il y a également de nombreuses pièces de rechange. Il manque juste une bobine ou un échantillon de filament pour réaliser les premières impressions.
Il faut une petite demi heure grand maximum à un initié pour assembler l’imprimante. Un néophyte mettra probablement un peu plus de temps mais il n’y a pas grand chose à faire : 8 vis à visser et quelques connecteurs à brancher. D’autant plus que la documentation est bien faite.
Sous le capot ?
Ceux qui suivent le forum on déjà découvert les entrailles de la machine que j’ai dû ouvrir (annulant ainsi la garantie) pour l’installation d’un capteur pour nivellement automatique du plateau.
Cachés sous le châssis, on retrouve une carte mère MKS Gen L (flashée sous Marlin 1.9) avec un processeur ATMega 2560 et des drivers AT2100 “maison” très silencieux. La carte de l’écran est reliée à ce dernier par une nappe et un régulateur connectée à l’alimentation 220V.
Mise en route
Avant la première mise sous tension de l’Artillery Sidewinder X1, il est prudent de vérifier que le chariot (sur ses 2 axes) et le lit touchent bien les endstop (inductifs). Ensuite, une fois la machine sous tension, il est également conseillé de vérifier le bon fonctionnement des butées avec des petits pas depuis l’écran de contrôle.
Enfin, il n’y a plus qu’à effectuer le niveau du plateau avec la bonne vieille méthode de la feuille entre la buse et le lit grâce à l’assistant sur l’écran.
Première impression avec Artillery Sidewinder X1
J’ai tout d’abord imprimé le gCode contenu sur la clef USB. Cette dernière se connecte au port facilement accessible sur le dessus du capot à l’avant de l’imprimante. A côté de ce dernier, il y a aussi un port micro SD pour ceux qui préfère ce format de stockage.
Il faut ensuite sélectionner le fichier en question depuis l’écran tactile qui est lisible et très réactif.
L’objet en question est un cube imprimé avec le plateau à 80° et la buse à 230°.
Malgré une température élevée pour le PLA, l’impression s’est bien déroulée et la précision est très bonne.
J’ai également imprimé un Benchy avec le profil Slic3r pour Repetier Host fourni sur la clef USB.
Il n’y a aucun “stringing” (cheveux d’ange). Les premières et dernières couches sont belles. Il ne semble pas y avoir de sur-extrusion, l’aspect des différentes faces est bien lisse. Les petits détails sont très très bons, notamment le haut-parleur et la cheminée sur le haut du bateau. L’ensemble est donc très positif pour une impression sans aucun tuning des réglages.
Ces deux premiers tests m’ont fait comprendre les avantages du plateau en verre alimenté en 220V. Il chauffe très vite et de façon uniforme. Le revêtement micro-poreux offre une très bonne adhésion à haute température (de 60 à 80° en moyenne en fonction du filament). Lorsqu’il redescend en température, les objets se décollent tout seul ! Heureusement d’ailleurs, car le plateau n’est pas amovible.
Les impressions suivantes
J’utilise quasiment exclusivement Simplify3D. Du coup, j’ai mixé les paramètres de mon profil pour la SmartCub3D MK2+, ceux des différents profils trouvés sur cc ce groupe Facebook et bien évidemment, ceux extraits du profil fourni pour Slic3r. Depuis, l’éditeur propose un profil officiel Simplify3D pour l’imprimante 3D Artillery Sidewinder X1. Le profil est embarqué dans Simplify à partir de la version 4.1.2.
Pour ceux qui préfèrent, Artillery 3D fournit aussi un profil pour Cura 4.0.
Ultimate Torture Test
Pour évaluer les performances de l’imprimante 3D, rien de mieux qu’un bon gros torture test développé par Autodesk pour Kickstarter. Une version STL est disponible sur Thingiverse.
Les photos ont été prises sans aucun post-traitement. Je n’ai pas calculé le score mais les dimensions sont bonnes. Le flow est bon. Les petits cylindres se sont presque tous (3 sur 5) retirés de leurs orifices tout seul, sans forcer ni utiliser d’outil. Les surface sans surplomb jusqu’à 15° sont propres. Les ponts dans le vide passent bien même sur les plus longues distances du test. Ce print devrait donc marquer des points et faire encore mieux en affinant les réglages !
Charizard Low-Poly Pokemon
J’aime bien imprimer des jouets pour mes enfants. Du coup, j’ai ensuit essayé d’imprimer ce Pokemon :
Malheureusement, ce job s’est arrêté en cours de route. Ce n’était pas lié à une coupure de courant ni à une panne de filament, la buse a continué de chauffer jusqu’à ce que j’arrive ! J’ai pu voir ce genre de problème sur le groupe Facebook. Il se pourrait que ça provienne d’une mauvaise lecture du gCode (donc potentiellement d’un problème de clé USB). Ça ne s’est pas reproduit mais c’est à surveiller. Au moins, cela permet de constater que le remplissage est correct, comme le reste du Charizard décapité.
Test porte-à-faux
Ce benchmark d’impression 3D en porte-à-faux montre encore une fois qu’avec des réglages de base, la X1 s’en sort très bien de 30 degrés jusqu’à 65 degrés.
Toy Story Alien
Toujours pour faire plaisir à mes enfants j’ai imprimé ce petit Alien de Toy Story.
De la première couche bien propre jusqu’aux petits détails (oreilles et antenne) sur la tête de l’Alien, cette impression réalisée sans support est de qualité très correcte, même pour les parties dans le vide.
Artillery Sidewinder X1 et TPU
Grâce à son Direct Drive, la Sidewinder X1 est nativement compatible avec certains filaments exotiques comme le TPU ou le Filaflex. Comme pour le PLA, j’ai rapidement créé un profil S3D à partir des réglages que j’ai l’habitude d’utiliser sur la MK2+. Je l’ai posté sur le forum dans le topic dédié à ce matériau.
Le résultat est très bon. Les couches sont très fines et bien soudées. L’accroche au plateau se fait sans souci. J’ai poussé la vitesse jusqu’à 35mm/s. Le seul problème rencontré concerne le capteur de filament. Il a coupé plusieurs de mes impressions alors qu’il y avait du fil. Je ne sais pas si cela vient du diamètre de mon TPU SaintSmart qui varie, ou du capteur en lui-même. Je le débranche donc pour ce genre de prints.
Quelques améliorations
Comme toute bonne imprimante 3D, la Sidewinder X1 est “upgradable” et j’y ai donc apporté mon lot de modifications.
Maintien des câbles du lit chauffant
Pour la sécurité de l’alimentation du lit chauffant, j’ai tout d’abord imprimé ce petit support pour mieux maintenir les fils.
Support universel de bobine
Pour plus de confort, j’ai ensuite imprimé ces deux rouleaux pour le support de bobine. L’objectif est de ne plus avoir à régler l’écart du support en fonction de la largeur de la bobine utilisée. Cela me permet de poser n’importe quelle bobine dessus, celles-ci tournent toujours aussi bien grâce aux roulements à billes conservés.
Déport du capteur de filament
Avec ce nouveau support de bobine, il a fallu que je déporte le capteur de filament avec cet accessoire.
Auto bed leveling BLTouch
Pour moi, ce qui manque le plus à cette super machine c’est la mise à niveau automatique du plateau d’impression. Du coup, j’ai commandé un BLTouch. L’installation n’est pas compliquée. Il n’y a qu’un connecteur à brancher sur la carte mère et 3 pièces à imprimer pour le fixer sur l’extrudeur. Le plus pénible est de flasher le firmware Marlin. Retrouvez ce tutoriel sur le forum pour ceux que ça intéresse.
A noter que cette modification entraîne l’annulation de la garantie. Heureusement, la Sidewinder X1 V5 qui devrait sortir d’ici la fin de l’année intégrera d’origine un capteur de réglage automatique du plateau !
Des molettes de réglages du plateau plus larges
Ceux qui conserveront le réglage manuel du plateau voudront peut-être imprimer des molettes plus grandes. Artillery en a mis de belles en métal (donc pas imprimées en 3D) mais elles sont un peu petites. Du coup, elles ne dépassent pas du lit et ne sont pas très accessibles.
Ziflex, Lokbuild ou Buildtak
Durant mes tests, j’ai pu observer quelques cas de warping sur les coins de certaines pièces pas forcément volumineuses.
On peut y palier en mettant du “brim” (une bordure) autour de l’objet à l’aide du slicer, comme c’est d’ailleurs le cas avec le gCode témoin.
On peut même le faire de façon plus localisée avec 3D Builder, le logiciel de modélisation 3D gratuit intégré dans Windows 10.
Comme je n’ai jamais eu besoin de ça avec le Lokbuild magnétique de mon ancienne Alfawise U20 ni même sur celui en dur de ma MK2+, j’ai décidé de tester un Ziflex.
L’arroche sur le plateau est parfaite dès 60° et le retrait des objets se fait très simplement grâce à la partie amovible et flexible.
Des ventilateurs plus silencieux
Les ventilateurs sont également plutôt bruyants. C’est dommage alors que les moteurs eux ne se font presque pas entendre. Je regarderai donc ce qu’on peut faire de ce côté aussi.
Pour le look
Pour le style, j’ai imprimé ces caches pour le profilé de l’axe X, cette protection pour la prise USB et ce contour pour l’écran.
Améliorations des prochaines révisions de l’Artillery Sidewinder X1
Il n’y a aucune indication à ce sujet mais je crois avoir une V3. La dernière version (V4 donc à priori) dispose d’un bouton de réinitialisation situé à droite de l’écran. C’est ainsi que l’on peut reconnaitre une Sidewinder X1 V4.
Le connecteur de la nappe de l’axe X a été déplacé afin de ne pas plier cette dernière. D’ailleurs, si ces nappes s’avèrent pratiques et jolies, j’ai pu voir sur le groupe Facebook international que certains utilisateurs en avaient cramés les connecteurs. Il semblerait que ces derniers soient moyennement dimensionnés compte tenu du courant qui les traverse.
Un trou sur le profilé en alu a été percé afin de positionner plus facilement le capteur de fin de course Z.
La prise du capteur de filament a été repositionnée sur le dessus pour plus de praticité.
Et, comme je vous le disais dans le chapitre précédent, la V5 aura un BLTouch. Le firmware de l’écran tactile offrira au passage le “babystep”. Cette fonctionnalité permet de régler l’offset (décalage de la distance séparant la buse du plateau) en live (en cours d’impression) avec sauvegarde immédiate dans l’EEPROM. Cela permet notamment de faire un réglage extrêmement fin (par pas de 0,02mm) de la hauteur de buse afin d’avoir une première couche parfaite.
En résumé, vous l’aurez compris, le suivi du constructeur est très bon. Artillery est très à l’écoute de ses consommateurs, en particulier sur Facebook.
Les problèmes rencontrés ?
Je n’ai pour le moment été confronté qu’à un seul problème : mes impressions ont commencé à se décaler sur l’axe Y (celui du lit). Je me suis vite aperçu que la poulie du moteur (Y donc) s’était desserrée. Elle est carrément partie du moteur quand j’ai retiré la courroie.
Tout est rentré dans l’ordre après resserrage. Si cela se reproduit, je mettrai un peu de frein filet sur la vis en question.
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Avec la Sidewinder-X1, le fabriquant d'imprimantes 3D Artillery a sorti le grand jeu pour séduire les makers les plus pointus.
La machine repose sur un châssis faits de profilés en aluminium 2060 pour un maximum de rigidité, une double motorisation de l'axe Z pour plus de précision et une alimentation en 220V pour une chauffe rapide du plateau chauffant de 300 x 300 X 400 mm !
Pour plus d'informations n'hésitez pas à consulter la section du forum dédiée à ce nouveau constructeur.
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 9.5
Fiabilité - 9.5
Logiciel - 9
Utilisation - 9
9.3
/10
- Rapidité montage
- Facilité d'utilisation
- Lit chauffant 220V rapide et isolé
- Plateau en verre micro-poreux de type Ultrabase
- Compatibles avec de nombreux filaments (PLA, ABS, TPU, etc.)
- Capteur de fin de filament
- Silencieuse
- Ecran tactile
- Endstop inductifs
- Bon hardware
- Support de bobine sur roulements à billes
- Firmware Marlin
- Cable management
- Structure unibody
- Les améliorations régulières du constructeur très à l'écoute
- Largeur fixe du support de bobine
- Plateau non amovible
- Auto bed leveling (natif)
- Molettes de réglages du plateau un peu petites
- Détecteur de filament parfois capricieux