Creality Halot Mage Pro, le test

En souhaitant s’insérer sur le segment MSLA 8K de moyenne taille, Creality nous a sorti la Halot-Mage et la Halot-Mage Pro. Cette dernière est un peu plus énervée que la première. Il est temps de voir ce qu’elle nous réserve. Après l’essai de la Halot Mage, voici le test de la Creality Halot Mage Pro, aussi en 8K.

Fiche technique de la Creality Halot Mage Pro

La Halot Mage Pro dispose de la même fiche technique que la Halot-Mage, ses principales différences viennent de ses gadgets et de son interface.

Test de la Creality Halot Mage Pro en vidéo

Unboxing et accessoires

Comme pour la Halot-Mage, nous avons droit à des accessoires similaires, c’est-à-dire :

• Une spatule en plastique
• Une spatule en acier
• Un câble d’alimentation
• Quatre clés Allen
• Un manuel pour la garantie
• Un tube de graisse pour l’axe Z
• Une gaine qu’on peut raccorder au purificateur d’air
• Une clé USB avec slicer, notice et fichiers d’impression

Les différences avec la Mage simple sont les suivantes :

• Une clé avec une licence Chitubox Pro (valable 1 an)
• Le manuel de démarrage rapide, en plusieurs langues, français y compris
• Un film ACF de rechange, avec la carte de calibration
• Un petit tampon en caoutchouc dont l’usage est encore incertain
• Un an d’abonnement Creality Cloud actuellement offert

Comparatif Halot Mage / Halot Mage Pro

Avant de rentrer dans le vif du sujet, comparons les deux machines. Sur le papier, la Halot-mage Pro dispose de :

• Une vitesse d’impression maximum supérieure (170 mm/h contre 40mm/h)
• Une interface Creality avec les gadgets habituels (Wifi, webcam, cloud etc.) et un port Ethernet
• Une pompe permettant de remplir et de vider le bac

Sinon, c’est la même qualité, le même volume d’impression, le même design, le même capot à charnière et le même système d’extraction de l’air. Il y a néanmoins quelques différences comme le bruit ou la consommation électrique de l’engin, ce que nous verrons plus tard dans ce test.

Les différences physiques

Tout d’abord, nous pouvons déjà distinguer sur la face avant un second port USB à destination de la webcam, ainsi que la pompe sur le côté gauche.

Cette pompe ressort à l’arrière du capot, juste au dessus du port Ethernet. Sur cette version, sous l’extracteur d’air, nous avons un tampon de protection en caoutchouc par laquelle la gaine passe. Du côté de la tige de l’axe Z, nous n’avons plus d’écrou en bas mais nous avons un système en haut pour maintenir la tige afin de limiter les vibrations de l’axe. De plus, sous la machine, nous avons un second ventilateur alors la Halot-Mage de base n’en dispose que d’un seul. Sur mes versions, l’arrière de l’extracteur d’air est différent. J’ignore si ça a un réel intérêt, en soi je n’ai pas pu constater que l’un était meilleur que l’autre.

Le bac quant à lui est très similaire. Le plateau est gravé au laser, discret mais visible à la lumière, ce qui n’était pas le cas sur la Halot-Mage.

La vitesse de déplacement du plateau est particulièrement impressionnante et je pense que c’est le souhait de Creality. Le leveling de la première Halot-Mage prenait près de trois minutes pour la hausse et la descente du plateau. Celui-ci prend environ cinq secondes. Impressionnant et effrayant.

Interface

D’après moi, l’UX Creality est une grosse plus-value du constructeur sur ses imprimantes résines, c’était une réelle déception pour moi d’avoir refusé de l’implémenter sur la première Halot-Mage. Grâce à cet UX, la Halot-Mage Pro dispose de plusieurs langues, dont le français, bien que comme d’habitude, c’est encore un français “google trad” qui sera amélioré dans les mises à jour suivantes.

La “Pro” dispose également d’une connectivité Wifi, de la connexion USB pour webcam, du pré-enregistrement de trois profils d’impression (Normal, Dynax & Dynax+), ainsi que des options de contrôle de la pompe ou du purificateur d’air. Nous avons également un compteur d’heures nous indiquant quand changer le FEP, le filtre à charbon et le système de remplissage de la pompe.

Connectivité, Creality Cloud & Halot Box

Par habitude, je vais commencer par donner un bref avis sur le slicer Halot-Box de Creality qui a été mis à jour pour l’occasion. Son ergonomie, sa traduction française qui était un peu hasardeuse et son look ont été revus et c’est plutôt sympa. Toutefois, le logiciel reste plus lent que ses concurrents et la génération automatique des supports est particulièrement mauvaise. De ce fait, je me suis contenté de Chitubox. Afin d’envoyer des fichiers par Wifi, Halot-Box est obligatoire mais vous pouvez trancher vos fichiers avec un autre slicer et uniquement faire le transfert avec HalotBox.

La vision de la webcam est également possible depuis ce slicer ou depuis l’application mobile Creality Cloud. Pour mon cas, la caméra ne s’est jamais affiché sur Halot-Box mais c’est un sans faute sur l’app Creality Cloud. La vue caméra s’affiche rapidement, même quand je suis en dehors de mon domicile (4G). L’enregistrement automatique des timelapses ne semble toutefois pas encore s’enregistrer de mon côté, peut-être lors d’une prochaine mise à jour ?

La pompe

Il faut faire un point sur cette pompe de chez Creality. Rarement proposée sur une imprimante résine de moyenne taille, elle permet trois choses : remplir son bac, le vider et programmer un remplissage automatique. Ce dernier n’est pas détecté par un système de niveau, il faudra donc programmer un remplissage automatique pendant un laps de temps à des périodes pré-déterminées. Le remplissage simple du bac est peu intéressant, la pompe étant assez lente, remplir votre bac vous prendra donc plusieurs dizaines de minutes. Autant le remplir manuellement.

Certains retours semblent parler de la tendance du plateau à casser la pompe. Conscient de ce risque, j’ai été vigilant… Au début. Après cinq ou six impressions, j’ai déplacé mon imprimante sur un autre plan de travail, j’ai ensuite trouvé le morceau de la pompe dans le bac… En descendant, il n’y a eu aucun contact mais je n’étais pas présent lors de la montée donc j’imagine que le plateau a eu un contact avec la pompe à ce moment-là. Il est possible que lors du déplacement, j’ai légèrement fait bouger le système de pompe qui n’est maintenu que par un élément en bas de cette dernière. Peut-être également que le bac était mal enfoncé contre la pompe. Difficile pour moi de savoir ce qui s’est réellement passé. Quoi qu’il en soit, Creality est conscient de ce défaut et m’a fait parvenir une nouvelle pompe quelques jours après avoir déclaré l’incident. Le changement est très simple et ne m’a pris que quelques minutes, tout est très bien détaillé sur la page YouTube Creality after-sale.

Pour en revenir à l’intérêt du remplissage automatique de cette pompe, je suis mitigé. En effet, Creality nous a déjà donné un bac de 1L de contenance, rare seront les impressions capables d’en consommer autant. Il ne reste qu’à déterminer si le fait de pouvoir vider facilement son bac sans le manipuler est utile.

Sur le procédé de vidage du bac par la pompe, là encore je ne suis pas convaincu que c’est indispensable. Cela fonctionne parfaitement, la pompe sortira la résine du bac et la remettra dans votre bouteille, mais il restera toujours une fine pellicule au fond et il vous faudra racler avec la spatule pour tout envoyer devant la pompe. Le procédé reste lent et fastidieux, je ne suis pas convaincu que cette pompe sera le plus gros intérêt de cette machine.

Je tiens à préciser qu’en complément de la pompe de rechange, Creality m’a fourni un bouchon en caoutchouc pour boucher la bouteille de résine et laisser un passage pour la gaine. C’est une bonne initiative, qui toutefois n’a pas été livré d’origine avec la machine.

Nuisance sonore

Excellente nouvelle, le principal souci pour moi de la Halot-Mage première du nom est corrigé avec la version Pro : le son est plus qu’acceptable. Il est à noter qu’à l’allumage déjà, il n’y a pas le moindre bruit. Les ventilateurs de la Halot-Mage soufflaient dès son démarrage mais la Pro reste silencieuse tant que l’écran est éteint. En fonctionnement, les deux ventilateurs sous la machine (contre un seul sur la Halot-Mage) font des merveilles. Bien qu’audible, le bruit est bien plus faible que celui de sa petite soeur. Avec le purificateur d’air activé, qui fait également un bruit perceptible, cette machine ne dépasse pas les 53 Db en fonctionnement.

Consommation électrique

La Halot-Mage Pro consomme un peu plus que la Halot-Mage. Nous sommes proches de la consommation de la Anycubic M5S, Les pics de consommation peuvent atteindre les 130W et elle oscille au repos entre 12 et 14W. Sur 24 heures d’impression, la Halot Pro consommera donc autour de 90Wh, ce qui vous coûtera en moyenne à peine plus de 0,50€.

Impressions de test Creality

Sur la clé USB, Creality nous propose trois fichiers de test. Nous avons le “cardioth” également proposé sur la Halot-Mage, mais aussi le bateau Titanic (ce fichier a sans doute l’objectif de nous montrer la vitesse d’impression sur une figurine qui fait toute la hauteur du plateau) et enfin, un plateau de plusieurs figurines. Tous les prints l’ont été avec la résine “Fast” de Creality et en profil “Dynax+” permettant d’utiliser l’imprimante à sa vitesse maximale.

L’impression rapide de la Halot-mage pro

Les profils recommandés par Creality pour l’impression rapide ne donnent pas une sensation de vitesse aussi impressionnante que la Anycubic Photon M5S mais le résultat de ces prints ne laisse apparaitre aucun aliasing visible. La sorcière Ranni d’Elden Ring ci-dessous a été imprimée selon deux profils d’impression, le rapide et le lent. A l’oeil, il n’y a pas la moindre différence visible entre les deux fichiers.

La résine Creality Fast

Pour le test, Creality m’a fait parvenir trois litres de leur résine Fast. Cette résine très liquide n’a pas une odeur très forte et est facile à nettoyer. Les impressions avec ce consommable auront toutefois la conséquence de produire des figurines assez fragiles, ce qui est fréquent avec la majorité des résines très liquides. Cette résine “rapide” donne un résultat bien moins marqué que la résine High Précision de chez Creality. Vous n’obtiendrez pas la meilleure qualité d’impression avec, bien que le résultat est très honorable.

Les soucis d’impression

Malheureusement, le test de cette imprimante n’a pas été un long fleuve tranquille. L’écran d’exposition semble être capricieux. Dans le cas des impressions rapides, l’écran a parfois décidé de loucher sur la fin. Il lui arrive de me dupliquer des morceaux de mon impression a des endroits non prévus. Difficile encore de définir si c’est un soucis lié au slicer ou à l’écran de Creality, dans tous les cas c’est quelque chose qui sera probablement corrigé lors des prochaines mises à jour. Egalement, sur la fin des impressions, il y a parfois quelques éléments qui sortent au dessus des figurines, comme si les derniers pixels de l’écran ne s’éteignaient pas pendant la montée du plateau ou comme si le plateau montait avant l’extinction de ce dernier.

Les impressions maison

Pour commencer, j’ai imprimé un Noctali (un Pokemon) à la taille maximum du plateau, ce qui m’a permis de constater la fragilité de cette résine car en enlevant les supports de la figurine, j’ai réussi à l’ouvrir en deux. Il faut dire que je suis plus bourrin que minutieux… J’ai donc reproduit la figurine par la suite et j’ai été plus précautionneux.

Par la suite, j’ai imprimé ma figurine préférée, le Dragon “Mizuchi” que je voulais depuis longtemps faire en grande taille. Le manque de piqué de cette résine Fast est perceptible, les reliefs sont peu prononcés.

Et pour finir, j’ai fait une grande Black Widow qui a produit un assemblage catastrophique, non lié à la machine. Ayant terminé mon tube de colle avec le dragon, j’ai ressorti une vieille colle du placard qui avait dû passer la date. La colle n’a pas bien adhéré sur la figurine, provoquant des chutes, casses et des pâtés de colle horribles que j’ai du rattraper au Dremel. Mon habilité légendaire a provoqué des coups de ponçage sur des endroits non prévus à cet effet, en plus de déformer les emboitements. Il n’y a plus qu’à espérer que la peinture rattrapera toute ces erreurs.

Améliorations et upgrade

Dans un premier temps, il serait intéressant que Creality ajuste quelques problèmes de jeunesse, lié à son écran ou à la compatibilité des logiciels slicers. Aussi, pour bien exploiter le système de pompe, des pieds réglables auraient été intéressants, cela aurait pu permettre d’utiliser plus facilement la pompe. Une bouteille de transfert adaptée pour éviter une émanation des odeurs de résine n’aurait pas été de trop, mais il est difficile d’exiger tout ça pour le prix proposé.