En déclinant sa Neptune 3 en trois versions différentes, le fabricant chinois Elegoo a souhaité améliorer sa machine et toucher un plus large spectre de besoins. En effet, la Neptune 3 Pro, la Neptune 3 Plus et l’Elegoo Neptune 3 Max proposent chacune un volume d’impression différent pour des fonctionnalités et performances similaires. C’est de la Max dont nous allons parler dans ce dernier test de la gamme FDM Elegoo Neptune 3.
Le test en vidéo
Fiche technique de la Elegoo Neptune 3 Max
La Neptune 3 Max propose les mêmes améliorations que les N3 Pro et N3 Plus, à savoir un extrudeur à double entrainement, un axe Z à deux moteurs synchronisés par une courroie, des LED (non RGB) et un lit d’impression plus grand.
Technologie | FDM |
Volume maximal d’impression | 420 x 420 x 500 mm |
Type de plateau | Amovible, magnétique et flexible en PEI |
Hauteur de couche | De 50 à 350 microns |
Type d’extrudeur | Direct Drive Dual Gear |
Température maximale de la buse | 260°C |
Vitesse maximale d’impression | 180 mm/s (60 mm/s recommandé) |
Nivellement du plateau | Automatique en 63 points |
Filaments compatibles | PLA, ABS, TPU, PETG, Bois, Marbre, etc. |
Connectivité | USB Type-B et carte SD |
Dimensions | 65.8 x 63.2 x 74 cm |
Poids | 17.7 kg |
Rendez-vous dans le comparateur pour consulter toutes les caractéristiques techniques de la Neptune 3 Max.
Résumé des différences entre les Elegoo Neptune 3 Max, Plus et Pro
Comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessous, les 3 nouvelles versions de la Elegoo Neptune 3 ne présentent que peu de différences techniques entre elles, hormis bien sûr la surface du plateau d’impression et la hauteur du portique.
Déballage (unboxing)
Comme ses sœurs, la N3 Max est arrivée sans encombre après un long voyage depuis la Chine grâce à un emballage protégeant parfaitement les pièces de l’imprimante 3D, réparties sur deux niveaux :
Dans la pochette d’accessoires fournis, on y retrouve le même contenu que les autres modèles, avec de la colle en plus, à savoir :
- Une spatule en plastique (comme celle livrée avec les imprimantes SLA qui permet de nettoyer le FEP sans le déchirer)
- Un câble USB
- Une clé USB adaptateur pour carte Micro SD avec la notice au format PDF, les logiciels et drivers, le STL et gCode de test, ainsi qu’une vidéo expliquant comment monter l’imprimante
- Deux buses de rechange de 0.4 mm
- Un morceau de PTFE de rechange pour le heatbreak qui n’est donc pas full metal
- Le capteur de filament
- Une pince coupante
- Des colliers de serrage type rilsan
- Une aiguille à déboucher la buse
- Tous les outils nécessaires pour le montage et les réglages
- La visserie nécessaire pour le montage, bien répartie dans différentes pochettes étiquetées
- Un petit échantillon de PLA (ridiculement petit et sans bobine)
- L’autocollant qui atteste que la machine a passé le test de contrôle qualité
- De la colle type Uhu
Sous le châssis
Afin de satisfaire les plus bricoleurs, j’ai encore une fois démonté l’imprimante avant même de l’utiliser. Pour ce faire, un tournevis électrique est vivement recommandé. En effet, il n’y a pas moins de vingt vis (deux de plus que la Plus) ! Comme sur les autres N3, le ventilateur de la carte mère dispose d’un connecteur intermédiaire qui évite de le déconnecter directement de la carte où toutes les prises sont sécurisées à la colle chaude.
Sur les photos ci-dessus, vous pouvez donc voir la carte mère 32 bits Robin Nano_DW V2.2, l’alimentation 500W et son relai pour le lit, un tiroir et quatre gros patins en caoutchouc qui assurent la stabilité et l’absence de vibration sur la machine.
Montage de la Neptune 3 Max
Le montage de la Max s’effectue exactement de la même manière que la Plus. Je vous invite donc à lire le chapitre montage de son test. Il n’y a rien de compliqué et c’est bien documenté, aussi bien sur la notice papier que dans la vidéo disponible sur la clé USB fournie avec l’imprimante.
Les différentes étapes en photos
Tutoriel d’assemblage en vidéo
Le nouvel extrudeur en détails
Comme les Pro et Plus, la Max est dotée d’un extrudeur Direct Drive dont vous pouvez voir tous les détails après démontage ici. Monté au plus près de la buse, il est plus polyvalent en terme de matériaux et offre un meilleur contrôle de la rétraction des filaments.
Mise en route et réglages de la Neptune 3 Max
Rien de nouveau concernant les premiers réglages après le montage, il faut dans un premier temps régler les excentriques des trois axes. Tout comme sur la Plus, les molettes de réglage de la hauteur de lit rendent difficile l’accès aux excentriques.
A noter que le plateau chauffant de la Max est le seul à être isolé en dessous afin de mieux chauffer toute la grande surface qui ne présente pas de concavité accentuée.
Pour finir, il faut contrôler la tension des courroies sur les axes X et Y à l’aide des molettes bien pratiques que l’on retrouve à leurs extrémités. Par précaution, on peut aussi vérifier que l’axe X est bien parallèle par rapport au châssis, ce qui était le cas pour cette Neptune 3 Max.
Il ne reste plus qu’à allumer la “printeuse” avec le bouton situé à côté de la prise d’alimentation sur la tranche droite du châssis. Elle est d’ailleurs compatible 100 – 240V, donc pas de réglage de tension à effectuer contrairement à ce qu’indique le sticker de protection de l’écran de contrôle. A son démarrage, l’imprimante n’émet absolument aucun bruit. Tous les ventilateurs sont éteints et seul l’éclairage de l’écran témoigne de la mise en route.
La première chose à faire avant la première impression, c’est la mise à niveau manuelle du plateau à l’aide des grandes molettes situées sous ce dernier et d’une feuille de papier A4. Ensuite, on peut démarrer la mise à niveau automatique via l’interface. Elle s’effectue après la mise en température du lit à 60°C et de la buse à 140°C. Tout est très bien détaillé, tant dans le manuel papier que dans la vidéo précédente.
Les menus affichés sur l’écran tactile en couleurs sont simples et intuitifs. Préférant l’anglais aux traductions hasardeuses, je n’ai pas mis l’interface en français mais sachez que c’est possible. Il y a également des options avancées que vous pouvez retrouver dans les tests de la Neptune 3 Pro et de la Elegoo N3 Plus.
Les premiers déplacements de la buse attestent que la machine est silencieuse.
Première impression 3D
Le premier print à partir de la carte SD est le petit Buddha si cher à Elegoo qui n’a même pas pris soin d’agrandir un peu son échelle. Du coup, il parait minuscule sur l’immense plateau de la Neptune 3 Max. De toute façon, compte tenu de la quantité de PLA fournie, il aurait été compliqué d’en imprimer un plus gros.
Il aura tout de même fallu un peu plus d’une heure pour que le Buddha soit terminé et de très bonne qualité. La N3 Max ne déroge donc pas à la règle, ses réglages de vitesses sont relativement bas.
Ce premier print montre une nuisance sonore qui, bien que tout à fait tolérable, ne permettra pas de dormir à côté (sans compter les risques d’émanations plus ou moins nocives en fonction des filaments utilisés).
Consommation électrique
Toujours grâce à ma prise connectée Xiaomi, j’ai mesuré la consommation de la Neptune 3 Max durant 23 heures, le temps d’imprimer la grosse figurine de Stitch que vous pouvez voir plus bas dans ce test. Si le bloc d’alimentation est la même que la Plus, la taille du lit étant plus grande, la consommation au moment de la montée en température est quelque peu plus élevée (249W en pic contre 216W), et ce, malgré une isolation du système de chauffe.
Je vous laisse faire le calcul pour un usage à l’année mais pas d’inquiétude, ce n’est pas une machine qui va vous pénaliser sur le plan de la sobriété énergétique.
Cura by Elegoo
Exception faite du dernier print en PLA (le fameux Stitch), j’ai réalisé toutes les impressions 3D de test de la Neptune 3 Max en utilisant le profil par défaut fourni pour Cura by Elegoo en version 4.8.0. J’ai déjà donné tous les détails sur ce trancheur ici.
Les réglages proposés par le constructeurs sont très proches de ceux par défaut dans Cura. Il en résulte des impressions longues qui ne profitent pas de la vitesse maximum théorique, même si la qualité est au rendez-vous. Je vous recommanderais donc de passer sur la dernière version de Cura (V5.x) qui offre de nombreuses améliorations et nouveautés. Vous pouvez aussi reporter les réglages conseillés par Elegoo dans votre trancheur préféré ( SuperSlicer, Simplify3D, PrusaSlicer, Bambulab Studio, Lychee Slicer, etc.).
D’autres impressions en PLA
Avant d’attaquer le vif du sujet, le lit étant quand même très grand, j’ai pris cinq minutes pour ajuster l’offset à l’aide d’un motif de test de première couche :
Ensuite, j’ai lancé un petit modèle (ce cube de calibration détaillé) pour terminer l’échantillon de PLA. L’impression s’est arrêté faute de filament dans le capteur. J’en ai simplement remis un bout, histoire de pouvoir terminer l’impression tout en validant la reprise après pénurie de consommable.
Malheureusement, j’ai oublié de prendre plus de photos de l’objet que je n’avais plus sous la main au moment d’écrire ces lignes. Cependant, vous pourrez le voir fini dans la vidéo qui sera publiée sur la chaîne YouTube à la fin de la semaine. Tous les petits détails et les cotes sont bons !
J’ai poursuivi avec le classique Tortur Test d’Autodesk imprimé avec du filament ePLA Light Grey :
L’éclairage LED puissant de mon garage ne rend pas honneur à l’impression dont la qualité est globalement plutôt bonne. La tolérance et le stringing sont cependant légèrement biaisés par la sous-extrusion mise en évidence par la dernière couche. J’ai donc ajusté les pas de l’extrudeur après avoir fait un test d’extrusion :
Pour le dernier print, j’ai boosté un peu la vitesse d’impression pour gagner un peu de temps sur la vitesse de fabrication de ce Stitch de Saint Valentin :
Si le logiciel indique un passage de près de 30 heures à seulement 20, en pratique le job a duré 23 heures pour ce modèle atteignant 26 cm de hauteur :
Ici aussi l’éclairage ne fait pas justice à la qualité d’impression mais la grande figurine imprimée sans support est de bonne qualité et montre que l’imprimante peut tourner de longues heures sans problème.
Test en PETG et TPU 95A
Au même titre que pour la Neptune Pro, je n’ai pas reconduit mes essais avec du PETG et TPU puisque j’ai validé ces filaments avec ces prints sur la Neptune 3 Plus qui permettent de juger de la qualité.
Améliorations et upgrade
Grâce aux tendeurs de courroie, aux renforts d’axe Z, au Direct Drive avec câblage sécurisé, au lit chauffant amovible en PEI texturé flexible et magnétique, à la mise à niveau automatique du plateau et les LED, l’imprimante Elegoo Neptune 3 Max ne requiert aucune modification pour réaliser des impressions de qualité “out of the box”. Il n’y a qu’à personnaliser les réglages du trancheur pour profiter un peu plus de la vitesse maximale d’impression et pourquoi pas booster un peu cette dernière à l’aide d’un pad Klipper.
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 8.3
Fiabilité - 8.5
Logiciel - 7
Utilisation - 8.5
Rapport qualité / prix - 7.8
8
/10
- Énorme volume d'impression (420 x 420 x 500 mm)
- Silencieuse
- Rigidité et stabilité
- Sexy (couleur et décorations)
- Auto leveling
- Lit en PEI magnétique, amovible et flexible
- Tendeurs de couroies
- Management cable propre et sécurisé
- Simple d'usage
- TRÈS encombrante (~63 cm largeur x 92 profondeur x 95 hauteur)
- Profil Cura trop conservateur (particulièrement en terme de vitesse)
- LED trop éloignées de la zone d'impression
- Vis excentriques peu accessibles
- Vitesse (par rapport à sa génération)