Juste avant l’été, j’avais eu la chance de tester une grande imprimante 3D MSLA, la Elegoo Saturn. En complément du test vidéo publié sur notre chaîne YouTube, voici quelques précisions et la conclusion finale de cette review. Avec une gamme de “petites” SLA bien remplie baptisée Mars dont la réputation n’est plus à faire, le constructeur a souhaité offrir le même type de performances avec un grand volume d’impression. A la fin de cette article, vous saurez donc si ce pari a été réussi.
Les caractéristiques dans les grandes lignes
Grâce à son grand écran LCD monochrome 4K de 22,6 cm (8,9 pouces), la Saturn de Elegoo offre à la fois vitesse et grand volume d’impression. Pour imprimer de gros objets à distance, elle propose un port RJ45 qui permet de transférer les fichiers de taille conséquente à haut débit d’un ordinateur à la mémoire intégrée de 4Go. Le grand plateau et les objets étant eux aussi lourds de part leurs tailles, le fabricant a confié l’axe Z à deux rails linaires. D’un point de vue électronique, on a une carte mère 32 bits pour un maximum de performance et de précision. Le tout se pilote du bout des doigts via un écran tactile couleurs de 3,5 pouces. Il est doté d’une interface simple et intuitive accessible en plusieurs langues. Pour plus de détails, n’hésitez pas à consulter la page produit de la Saturn dans notre comparateur.
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Le test Elegoo Saturn en vidéo
Le packaging de la Saturn
Montage de l’imprimante Elegoo Saturn
Pour le montage, le plus pénible c’est peut-être d’enlever tout le polystyrène. En effet, pour le reste, il n’y a qu’à retirer les films de protections et installer le lit. C’est à la fois très simple et bien documenté, que ce soit sur la notice papier fournie, en PDF sur la clef USB ou sur la page officielle du support Elegoo.
En plus de la documentation, on retrouve des petites indications sur le matériel. Il faut dans un premier temps retirer le film protecteur de l’écran mais surtout pas le scotch noir autour de ce dernier qui lui confère son étanchéité. Ensuite, même chose pour le FEP, il faut enlever l’écran de protection.
Après ça, on peut installer le bac à résine sur lequel vous remarquerez le bec verseur très pratique dans le coin en bas à droite. Il est maintenu par deux vis (avec molettes de manipulation à la main) sur le dessus et quatre têtes de vis sur le dessous qui rentrent dans le châssis fraisé aux quatre coins de l’écran :
Pour finir le montage, il ne reste plus qu’à installer le lit sur l’axe Z constitué de deux rails linéaires :
Le lit se glisse tout simplement sur la potence et se verrouille à l’aide d’une grosse vis moletée. L’assemblage de la Saturn ne doit donc pas faire peur à un débutant en impression 3D !
Réglages et mise en route
L’unique réglage à effectuer avant de pouvoir imprimer, c’est la mise à niveau du plateau. Encore une fois, la documentation est bien faite mais vous pouvez également suivre ce tutoriel vidéo en français :
La première impression 3D
Comme d’habitude, pour un premier print, le plus sûr est de tester le fichier tranché par le constructeur, généralement présent sur une carte SD ou une clé USB. Il s’agit dans le cas de la Saturn de deux tours d’un jeu d’échecs imprimées à même le plateau. Il suffit donc de remplir le bac de résine Elegoo et de sélectionner le fichier sur l’écran tactile dont l’interface est à la fois simple et intuitive :
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3 heures et 48 minutes plus tard, on retrouve deux superbes pièces bien accrochées sur le plateau qu’il faut décoller à la spatule en prenant soin de ne pas dérégler la position du plateau (et donc son nivellement) !
Si cela peut paraitre long malgré l’épaisseur de couche de 50 microns, il est important de retenir en (M)SLA que l’on peut dupliquer l’objet autant de fois que les dimensions du lit le permettent sans que cela augmente la durée du processus. En effet, c’est la hauteur d’impression et les réglages (qualité et durée d’exposition) qui définissent la durée d’impression.
Dans ce cas de figure, on aurait pu imprimer environ 24 pièces d’échecs en même temps et donc un jeu complet en 3 fois.
Pour en revenir à la qualité, la vidéo et les photos parlent d’elles-mêmes, c’est irréprochable :
D’autres prints 3D réalisés avec la Saturn
Dans un premier temps, j’ai continué avec la résine Elegoo Clear Blue lavable à l’eau avec les réglages par défaut de Chitubox (site). J’ai imprimé des objets de différentes tailles :
Encore une fois, la qualité est au rendez-vous. Les seuls problèmes rencontrés sont liés au tranchage des objets pas forcément parfait. En effet, il faut parfois jouer de l’inclinaison de l’objet, de l’évidage, des trous anti-succion, des supports, etc. Comme en impression 3D FDM, il est souvent nécessaire (quand ce n’est pas indispensable) d’expérimenter avant d’arriver à un résultat nickel.
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Avec la résine flexible Type D de chez Druckwege
Ensuite, grand amateur de TPU avec mes imprimantes 3D FDM pour les drones FPV, j’ai voulu tester la résine Druckwege Type D flexible notamment vendue par LesResines3D.fr.
Forcément, la première étape fut de changer la résine du réservoir. Si l’opération est facilitée par le bec verseur, cela reste une tâche pénible et fastidieuse (ce n’est pas propre à la Saturn, toutes les SLA/MSLA s’utilisent de la même manière). Pour nettoyer le bac, j’utilise de l’alcool que j’achète en gros sur Amazon tout comme les PEC PAD pour ne pas rayer le FEP.
Malheureusement, encore peu de fabricants de résines fournissent des réglages adaptés à la technologie MSLA. La Type D Druckwege n’était pas référencée dans les différents guides officiels d’Elegoo, j’ai donc dû tâtonner un peu et faire face à quelques échecs.
Après avoir considérablement augmenté le temps d’exposition, j’ai pu sortir ma première pièce. Pas de bol par contre, je l’avais probablement trop augmentée puisque l’impression a endommagé le FEP en s’y collant trop…
Il s’agit donc d’une résine pas facile à imprimer mais dont le résultat est plutôt convaincant. Voici d’autres exemples d’impressions réalisées par le revendeur :
La consommation électrique
Pour en finir avec ce test, voici comme d’habitude une petite capture d’écran de la consommation mesurée par ma prise connectée Xiaomi :
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 9.8
Fiabilité - 9
Logiciel - 8.8
Utilisation - 8.8
Rapport qualité / prix - 8.8
9
/10
- Volume d'impression
- Vitesse d'impression
- Qualité d'impression
- Bec verseur
- Bac en alu
- Mise à niveau du plateau facile
- Pas de graduation dans le bac
- Buzzer bruyant
- Ventilation largement audible
- Port USB sur le côté
- La manutention de la résine (propre à toutes les imprimantes 3D SLA)
- L'odeur des résines et de l'alcool (aussi commun à toutes les imprimantes à résine liquide)
Dans la lignée de toutes ses autres planètes, Elegoo a fait de la Saturn une très bonne machine qui permet à la fois d'imprimer des petites pièces, des gros objets et de faire de la petite série, le tout avec vitesse et haute qualité !
Les gros makers auront intérêt à se procurer le kit Wash & Cure Mercury X et/ou utiliser les résines Elegoo lavables à l'eau, tant pour le côté pratique du nettoyage que des réglages fournis.
N’hésitez pas à passer sur le forum pour échanger sur les imprimantes 3D Elegoo !