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FLSun V400, le test

test flsun v400

Il y a moins d’un an, je vous présentais l’imprimante 3D FLSun Super Racer qui m’avait beaucoup séduit. Cependant, elle fut l’objet de nombreuses améliorations pour la faire tourner parfaitement. Le constructeur s’en est fortement inspiré pour sortir une nouvelle machine encore plus grande, encore plus rapide, encore plus précise et toujours plus agréable à utiliser ! Il s’agit de la FLSun V400 qui annonce une vitesse de 400 mm/s ! Cet article vient en complément de la vidéo ci-dessous et de ce topic plus détaillé et plus technique.

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La review FLSun V400 en vidéo

Caractéristiques V400 et différences avec la Super Racer

Il y a une chose pour laquelle la V400 fait moins bien que la Super Racer. En effet, elle perd le tiroir bien pratique qui permettait de ranger les différents outils et accessoires dans la base du châssis. Pour le reste, tout n’est qu’améliorations et nouveautés. Son gabarit augmente, voyez vous-même :

Le lit chauffant passe d’un diamètre de 260 mm à 330 mm pour une hauteur maximale d’impression de 410 mm (contre 300 sur la SR). Le disque passe aussi du verre micro-texturé au PEI flexible, magnétique et amovible.

Si les profilés se ressemblent malgré la différence de taille, ceux de la V400 utilisent un rail de guidage linaire à deux axes dont vous pouvez retrouver tous les avantages dans le tableau comparatif joint à ce message sur le forum.

https://www.youtube.com/watch?v=KCO78VC1nXA
Coupe 3D de la tête d’impression

Au bout des bras en carbone, on retrouve désormais un tout nouvel extrudeur Direct Drive fait maison. Le moteur type “Pancake” Nema pousse le filament maintenu par un levier à ressort directement dans un heatbreak bi-métal. Ce dernier est refroidi par un radiateur qui guide le flux d’air de son ventilateur hors du champ d’impression. A son bout, il y a une buse “propriétaire” à deux voies vissée dans un corps de chauffe de type Volcano (aux bonnes dimensions).

En terme de dimensions, on est sur du standard. On pourra donc la remplacer sans problème par un modèle alternatif. Il faudra cependant prendre à minima deux voire trois conduits comme chez Bondtech. Le cas échéant, cela pourrait réduire la vitesse d’impression maximale.

Le plastique fraichement extrudé est refroidi par deux ventilateurs 4010 et éclairé par trois rangées de LED directement installées sur l’effector.

On retrouve également des LED dans la partie haute du châssis. Elles éclairent le logo de la marque :

La dernière nouveauté, et non des moindres, c’est le Speeder Pad. Il s’agit d’un écran tactile sous Ubuntu qui fait l’interface avec le firmware Klipper installé sur la carte mère 32 bits de l’imprimante.

Pour toutes les autres caractéristiques techniques vous pouvez consulter la fiche produit dans le comparateur.

Unboxing de la V400

https://twitter.com/Imprimantes3D/status/1555506933129482246

La V400 est livrée dans un carton peu épais mais long, large et un peu lourd.

Tout y est bien rangé et bien protégé dans deux étages de mousse. Au dessus, il y a les trois profilés tandis que la base et le haut du châssis sont installés en dessous. Les différents accessoires dont vous pouvez retrouver le détail dans le premier message de ce topic sont répartis entre les deux niveaux. En résumé, il y a tout ce qu’il faut pour le montage, les réglages, la maintenance et même les réparations de la machine.

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Dans les entrailles de la FLSun V400

Avant d’attaquer le montage, j’ai comme d’habitude jeté un oeil à l’intérieur du châssis. Dans la base, on distingue le plateau chauffant bien isolé et alimenté en 24V par une alimentation “no name” de 450W :

Dans la partie supérieure se trouvent notamment la carte mère 32 bits MKS Robin Nano V2.0 équipée de drivers silencieux et bien refroidis, ainsi que les trois moteurs des axes X, Y et Z.

Chaque connecteur est maintenu par une sorte de colle chaude qui évite les déconnexions intempestives aussi bien pendant le transport qu’avec les éventuelles vibrations. En contrepartie, cela peut rendre la maintenance un peu pénible si on doit les débrancher.

Le montage

L’imprimante est livrée avec une notice papier qui explique très bien comment assembler la V400 de FLSun. De plus, il y a même une vidéo explicative sur la clé USB fournie dans le colis. Par conséquent, je ne vais pas m’attarder sur cette étape qui ne devrait pas prendre plus de dix minutes pour un initié et moins du double pour un néophyte en impression 3D.

Tutoriel officiel de montage

Mise en route et réglages FLSun V400

Encore une fois, la notice papier et les vidéos fournies sur la clé USB suffisent à exploiter la V400 en quelques minutes seulement et sans aucune prise de tête. La calibration se résume à la géométrie Delta et au nivellement automatique du lit qui s’effectuent tous les deux à l’aide du palpeur à aimanter sous la buse et à connecter sous la partie supérieure du châssis.

Tutoriel officiel de calibration

Ensuite, on peut directement effectuer une impression 3D avec un gcode stocké sur clé USB ou connecter la machine à un réseau Wi-Fi pour la piloter à distance :

Klipper et ses interfaces

Je vous présente plus en détails Klipper dans ce message du forum ou celui-ci de mon tutoriel de mise à jour des différentes briques logicielles qui constituent la solution.

Accueil de l’interface web

Pour synthétiser, Klipper est un firmware Open Source qui s’installe sur la carte mère de l’imprimante 3D qui ne servira plus (la CM) qu’à piloter les quatre moteurs (X, Y, Z et l’extrudeur), ainsi que les températures de la buse et du lit. Toute la puissance de calcul est délocalisée. Dans le cas de la V400, c’est sur l’écran baptisé Speeder Pad mais ça peut tout aussi bien être un ordinateur ou plus petit, un Raspberry Pi.

Historique et statistiques d’utilisation de l’imprimante

Le Speeder Pad tourne sous Ubuntu (en version 20.04.5 LTS – Long Time Support). Un première brique baptisée Moonraker fait l’interface avec la carte mère pour les autres briques grâce à un serveur web et des API en Python. Les deux dernières briques qui reposent donc sur Moonraker sont KlipperScreen et Mainsail. La première est l’interface de l’écran tactile tandis que la seconde est l’interface web accessible à distance sur n’importe quel périphérique doté d’un navigateur web (ordinateur, tablette ou smartphone par exemple). Dans les deux cas de figures, c’est aussi intuitif que fluide et complet !

Configuration système

Tout ça c’est bien beau mais ce n’est absolument pas approfondi ni même survolé dans la documentation FLSun.

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Les impressions 3D

Test V400 avec PLA

J’ai tout d’abord imprimé les fichiers déjà tranchés sur la clé USB :

Le gap n’est pas aussi important que ce fut le cas entre mon Artillery X1 et ma Super Racer mais aussi bien en terme de qualité que de vitesse d’impression, je me suis tout de suite dit que j’allais adorer cette nouvelle imprimante 3D qui affichait déjà des performances bien supérieures en sortie de carton ! Il n’a fallu que 1h54 pour imprimer le boulon (complètement fonctionnel), 32 minutes pour le lapin (tellement lisse), 23 min pour le test d’overhang (nickel jusqu’à 70°C) et 7mn pour le cube (aux cotes irréprochables) !

J’ai poursuivi le test avec un gcode stocké sur la mémoire intégrée à l’écran. Il s’agit du fameux Benchy boat qui a vu le jour en moins de 15 minutes à 250 microns !

Ensuite, j’ai tranché quelques objets de torture avec le profil Cura 5.0 présent sur la clé USB que j’ai importé dans Cura 5.1. Ce dernier est paramétré pour imprimer le remplissage à 350 mm/s, les périmètres intérieurs à 280 mm/s et les périmètres extérieurs à 120 mm/s avec des déplacements à 400 mm/s. Voici les résultats :

Il n’y a aucun reproche à faire au cube imprimé en 11 minutes si ce n’est le brim un peu écrasé que j’ai remplacé par un skirt pour les impressions suivantes. Le KKS Tortur Test est quant à lui sorti en 90 minutes et affiche un stringing assez prononcé ainsi des pontages qui s’affaissent un peu malgré une distance plutôt courte.

Du coup, j’ai effectué quelques tests de calibration pour la rétraction que vous pouvez voir ici.

Pour les pontages, j’ai fait un bench de 150 mm qui m’a permis de tester, par la même occasion, la reprise d’impression après pénurie de filament :

Finalement, le double ventilateurs de 4010 et les conduits semblent assez efficaces !

Pour tester réellement l’extrusion à 400 mm/s, j’ai réalisé un grand vase (en mode vase) en boostant la vitesse à 440% depuis l’écran pour atteindre les 440 mm/s et finir le print en à peine plus d’une heure !

Impression à 440 mm/s !

Vous trouverez toutes les informations sur mes derniers tests en PLA dans ce message et d’autres photos plus tard dans l’article.

Test V400 avec PETG

Pour le PETG, j’ai réduis aussi bien la vitesse d’impression (120 mm/s en remplissage et 60 pour les périmètres) que celle de la rétraction (25 mm/s au lieu de 40 par défaut) pour imprimer tout d’abord un bench de cheveux d’ange :

Ensuite, j’ai fait le cube infini et le Cali-Dragon avec les même paramètres, en 1h45 pour les deux objets :

Et pour en finir avec le PETG, un gros print avec cette salamandre Axolotl imprimée encore plus rapidement avec l’infill à 250 mm/s et les périmètres à 100 mm/s :

Tout comme le PLA, je n’ai eu aucun problème d’accroche avec le PETG. D’ailleurs, ce matériau étant réputé pour accrocher parfois trop, j’ai éloigné la buse du plateau de 0,02mm supplémentaires avec le plugin Z Offset (disponible dans le market) pour Cura.

Au sujet de l’accroche, j’ai réalisé 90% de mes prints sur la face texturée du lit en PEI. J’ai réussi sans aucun mal quelques prints côté lisse mais celui-ci n’est visiblement pas recouvert de PEI !

Niveau qualité, les couches sont à peine visibles même à 200 microns, les courbes très belles et très lisses, les petites parties ne souffrent d’aucun défaut.

Test V400 avec TPU

Aussi bien pour valider les performances de l’extrudeur de la V400 que pour mon usage perso en drone FPV, j’ai fait quelques tests avec du TPU de chez Sainsmart acheté sur Amazon :

Après plusieurs itérations, je me suis arrêté à 250 mm/s pour le remplissage et 120 mm/s pour les périmètres sans que le filament ne s’enroule une seule fois dans les engrenages de l’extrudeur ou que l’infill soit de mauvaise qualité ! La vraie problématique est d’arriver à régler le slicer pour ralentir l’impression aux angles, surtout pour les parties en porte-à-faux qui sont bien plus pénibles à imprimer proprement avec des filaments souples.

La consommation électrique

Avec une consommation de 200W en moyenne, la V400 est de loin la machine la plus gourmande que j’ai été amené à tester !

Les fonctionnalités non testées

Faute de caméra et de réel intérêt personnel, je n’ai pas encore testé le mode timelapse proposé par Klipper. Sur le papier, ça a l’air assez simple puisqu’il suffit de cocher “timelapse” quand on lance une impression. Dans les faits je ne sais pas. Je vous ferai surement un retour à ce sujet sur le forum dans le topic dédié à la V400.

Si j’ai pu tester le bon fonctionnement du capteur de filament, je n’ai pas pu tester la reprise d’impression sur panne de courant. Cependant, on m’a soufflé à l’oreille que ce n’est pas disponible avec Klipper !

Des améliorations ?

Hardware

D’un point de vue matériel, je ne vois pas grand chose à changer pour améliorer la V400, si ce n’est peut-être les fan ducts afin d’améliorer la qualité des impressions 3D dans le vide.

On peut aussi imprimer un support de caméra pour réaliser des timelapses grâce à Klipper.

Pour ceux qui voudrait flasher Klipper en ayant préalablement “rooté” le Speeder Pad, une rallonge pour le port Micro SD de la carte mère sera nécessaire :

Software

Bien que la machine soit capable de superbes prints dès sa sortie du carton, il y a de nombreux axes d’améliorations et de personnalisation côté logiciel. Je vous explique tout dans la procédure de mise à jour sur le forum et avec ce message pour aller plus loin niveau calibration, notamment avec les PID, le Pressure Advance et l’Input Shape.

Galerie d’impressions 3D

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Notes et conclusion

Qualité d'impression - 9.5
Fiabilité - 9.5
Logiciel - 8.5
Utilisation - 9
Rapport qualité / prix - 8.5

9

/10

Points forts
  • Klipper à la portée de tous
  • Le Speeder Pad
  • Direct Drive
  • Vitesse d'impression
  • Volume d'impression
  • Lit amovible double face
  • Silencieuse
  • Wi-Fi
Points faibles
  • Encombrante
  • Plus de tiroir de rangement des outils
  • Implémentation perfectible de Klipper
  • Documentation Klipper absente
  • Pas de reprise sur panne de courant
  • Prix
Avec la V400, FLSun place la barre encore un peu plus haut avec une qualité et une vitesse d'impression inégalée sur une machine grand public prémontée. Le constructeur a également réussi le tour de force de rendre le firmware Klipper, dont l'interface est plus que pratique et sexy, accessible "out of the box" sans aucune installation ni paramétrage.
Malheureusement et logiquement, toutes ces améliorations et évolutions ont un coût. En effet, le prix de la V400 avoisine les 1000€ en fonction des boutiques et promotions du moment... De plus, l'imprimante est très encombrante en hauteur avec plus d'un mètre au garrot avec la bobine !
Si ces deux points ne vous posent pas de problème, foncez car la V400 est un régal à utiliser !
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