J’ai eu le plaisir de tester la Kingroon KP3S Pro, une petite imprimante 3D à dépôt de filament fondu de marque quasiment inconnue en France. Est-ce que ce modèle mérite de s’attarder et à quel public s’adresse-t-il ? Réponse dans ce test avec prints et upgrades, en parallèle de mon topic dédié à la Kingroon KP3SPro sur le forum.
Fiche technique Kingroon KP3S Pro
Il s’agit d’une imprimante FDM de type cantilever (l’axe X en porte-à-faux) pour bobine de filament de 1.75 mm de diamètre. La KP3S Pro possède un extrudeur Direct Drive Titan de rapport d’engrenage de 3:1, un plateau chauffant, une buse en laiton de 0.4 mm de diamètre sur un bloc de chauffe de type E3D V5 fixé a un heatbreak de type E3D V6 avec tube de PTFE traversant.
Elle permet d’imprimer facilement des matériaux comme du PLA, du PETG et du TPU (filament flexible). On peut même envisager, en remplaçant le heatbreak par un modèle full métal ou bi-métal, la possibilité d’imprimer de l’ABS et autres matériaux plus exotiques. Pour cela, une enceinte de protection tels que l’enclosure Creality ou un modèle fait maison, seront cependant nécessaires.
Comparée à la Kingroon KP3S “non Pro”, la version ici testée offre un volume d’impression plus avantageux de 200 x 200 x 200 mm, intègre le bloc d’alimentation à sa structure et dispose d’un détecteur de fin de filament.
La “Pro” elle est disponible en version de base ou avec des options : plateau flexible PEI lisse avec base magnétique et/ou rails linéaires pour l’axe Y.
Technologie | FDM |
Volume d’impression | 200 x 200 x 200 mm |
Hauteur de couche | De 50 à 200 microns |
Surface de construction | Lit chauffant avec plaque de verre trempé ou, en option, un plateau flexible PEI lisse avec base magnétique |
Extrusion | Directe, “Titan” rapport d’engrenage 3:1 |
Electronique | Carte mère avec processeur 32 bits et contrôleurs de moteur pas à pas silencieux TMC2225 |
Poids | 7.6 kg |
Déballage et assemblage
Conditionnement et emballage de qualité.
Assemblage rapide qui devrait être accessible aux débutants. Vous pouvez aller sur le forum pour les instructions détaillées de montage, avec également une vidéo unboxing et assemblage de la KP3S Pro.
L’imprimante est plutôt silencieuse grâce à ses contrôleurs de moteur pas à pas TMC2225. On entend malgré tout les petits bruits des rétraction du filament quand il y en a. Mais surtout, les ventilateurs de refroidissement masquent les discrets bruits de déplacements.
L’ensemble de la structure est en acier, robuste et de bonne facture.
Electronique
J’ai démonté le châssis pour voir ce qui se cachait sous le capot. La carte mère “KingRoon KP3 V1.3” et ses drivers TMC2225 soudés confirment la fiche technique officielle. Voir le topic forum pour davantage de détails à ce sujet.
Mise en route de la Kingroon KP3SPro
Un écran de contrôle tactile avec neuf choix de langues pour l’affichage, dont le français.
Impression autonome depuis un lecteur de cartes micro SD ou impression via un ordinateur grâce à une connexion USB (pas de réseau Ethernet ou Wi-Fi).
De base, la version Pro dispose d’un rail linéaire pour l’axe X et l’axe Z. Il existe une option pour avoir deux rails linéaires pour l’axe Y.
Avant d’imprimer
J’ai été séduit de ne pas avoir à ajuster d’écrous excentriques pour la stabilité des déplacements sur les axes X ou Z. C’est un plus pour un débutant qui n’aura donc que deux écrous excentriques à ajuster pour les mouvements du plateau (axe Y) s’il ne prend pas et n’installe pas l’option rails linéaires pour l’axe Y.
Le manque d’un système d’auto-nivellement sera pour moi la seule réelle difficulté pour un débutant. Car, quand on découvre l’impression 3D, cela demande souvent de s’y reprendre plusieurs fois pour correctement ajuster la distance entre le nez de la buse et le plateau afin d’obtenir la couche initiale idéale.
Mais, la surface du plateau de 210 x 210 mm, qui permet une surface d’impression de 200 x 200 mm, basée sur un plateau en verre trempé fixé par des clips à un plateau chauffant de bonne facture rend, pour moi, le besoin d’un système d’auto-nivellement faiblement intéressant car il n’y a pas de défaut de planéité à compenser.
Équipé d’un extrudeur Direct Drive Titan, les filaments flexible type TPU de dureté Shore 95A sont utilisables sans difficulté. Un très bon point pour cette petite imprimante.
Impressions en PLA
La qualité d’impression est très satisfaisante, même sans ajustement spécifique en sortie du carton. Il faudra tout de même prendre soin, d’ajuster les habituels écrous excentriques du support du plateau et effectuer l’ajustement de la distance buse – plateau pour la couche initiale, opération facilitée par le menu de nivellement manuel en cinq points.
Je vous laisse le soin d’apprécier la qualité des impressions. Tout d’abord, avec l’échantillon de PLA livré avec la Kingroom et un gCode de test.
Les fichiers préparés par Kingroon ont les caractéristiques suivantes :
- Hauteur de couche : 0.2 mm
- Température : 200°C
- Température plateau : 60°C
- Vitesse d’impression : 60 mm/s
- Distance de rétractation : 1 mm
- Vitesse de rétractation : 40 mm/s
- Débit : 100%
- Slicer utilisé : Cura 5.0.0
Dans Cura justement, on peut se baser sur le profil de la Kingroon KP3S pour créer un profil pour la Pro, en modifiant le volume d’impression (X=200, Y=200, Z=200 mm).
Un cube de calibration, en PLA Kingroon et en PLA Silk bleu Ariane Plast. A noter que les filaments “silk” accentuent les défauts d’impression, qui sont ici presque imperceptibles même au toucher.
Puis avec le même PLA Silk bleu Arianeplast pour le célèbre Benchy boat ( réalisé en 1h41).
Le non moins célèbre Flexi Rex, après 2h43 de print.
Une tour d’échec qui a nécessité 3h28 de travail.
Et enfin, un vase imprimé en mode “vase” et débit de paroi externe à 150%.
Mise en place des options
L’option base magnétique et plateau aimantable flexible avec un revêtement PEI la rendant des plus agréables à l’usage pour du PLA. C’est pour moi un indispensable afin d’augmenter l’adhérence et faciliter le décollement des impressions du plateau pour enchaîner des prints sans complication.
L’option des rails linéaires pour l’axe Y réduit un peu le volume d’impression en hauteur, de 1 ou 2 cm, mais laisse profiter d’une meilleure stabilité du plateau et une longévité accrue, l’usure des galets n’étant plus en jeu. Pour installer Klipper sur la KP3S Pro, voir ici.
PLA et TPU, après upgrade sur la KP3S Pro
Impression de Moon City, toujours en PLA Silk bleu, avec température 195°C pour réduire un peu les cheveux d’ange et vitesse d’impression augmentée à 130%. Après 17h27, voici le résultat.
Et enfin, un test avec du TPU 95A translucide de chez ArianePlast. Il s’agit d’un Hairy lion chauffé à 228°C et plateau à 60°C.
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 8
Fiabilité - 7
Logiciel - 8
Utilisation - 7.5
Rapport qualité / prix - 8.5
7.8
/10
- Rapide à assembler (pré-assemblée à 95%, avec les connexions déjà effectuées)
- Rail linéaire pour les axes X et Z
- Bloc d'alimentation intégré
- Tendeurs de courroies X et Y
- Lit magnétique PEI (en option)
- Rails linéaire pour l'axe Y (en option)
- Reprend des composants de la "KP3S" (donc pièces de rechange déjà disponibles)
- Reprise d'impression sur coupure de courant
- Capteur de fin de filament
- Pas de documentation écrite en français (seulement en anglais ou chinois simplifié, et une vidéo en anglais)
- Réduction de la hauteur du volume d'impression d'environ 2 cm si l'on installe l'option des rails linéaires pour l'axe Y
- Support de bobine séparé
- Fichiers source du firmware d'origine (Marlin) actuellement non mis a disposition par Kingroon
J’aurais pas pensé que cette petite imprimante inconnue imprime aussi bien ^^