Bonjour à tous. C’est reparti pour un tour ! Début juillet, nous avons reçu une nouvelle imprimante 3D envoyée par GearBest. J’ai déjà eu l’occasion de tester plusieurs imprimantes 3D FDM pour le site, et si vous avez suivi l’aventure sur Twitter, c’est cette fois-ci une imprimante de type SLA (stéréolithographie) dont il s’agit ! Comme vous avez pu le découvrir dans le titre, c’est donc la Nova3D Bene4 pour être précis. Ce n’est pas un coup d’essai de la part de Nova3D, leur dernière machine en date étant l’imprimante 3D Elfin2.
Il faut savoir que je n’avais jamais eu l’occasion d’imprimer sur ce type de machine. C’était donc une toute première pour moi, avec le plaisir de découvrir ce nouvel univers ! Je risque par conséquent, de plusieurs fois la « comparer » à l’utilisation d’une imprimante FDM.
Au revoir le FDM, bonjour le SLA, oui, mais pas pour tout non plus.
Caractéristiques techniques Bene4
La fiche technique complète est directement disponible dans notre comparateur d’imprimantes 3D.
Voyons tout de même quelques points sympathiques de cette imprimante :
- Un écran LCD 2K avec donc une résolution de 2560 x 1440 pixels
- Un volume d’impression de 130 x 70 x 150 mm
- La connectivité Wi-Fi, en plus du filaire
- Une mémoire interne de 8Go
Pour plus d’informations, vous pouvez aussi faire un tour sur le site du constructeur qui propose notamment un guide utilisateur, le firmware pour la mise à jour, le logiciel et les modèles pour tester la première impression…
Déballage et premières impressions
A chaque colis aussi volumineux reçu depuis la Chine, il y a toujours la petite appréhension sur l’état du carton et surtout de son contenu à l’arrivée. Avec la délicatesse de certains livreurs, on n’est jamais à l’abri d’une déconvenue…
Du coup, à la réception, j’ai eu un peu peur de l’état de la machine à la vue du carton qui a semble-t-il été malmené ! Je sors donc mon meilleur cutter, commence la dissection de ce bout de carton, et… bonne surprise ! Comme les poupées russes, j’ai eu droit au carton dans le carton, et celui qui m’intéressait le plus est en parfait état, un bon point pour la protection qui a largement fait le taf.
Hop, un nouveau coup de cutter sur le précieux et je commence l’ouverture. Une première enveloppe marron est calé dans le carton, il doit s’agir des accessoires que je mets de côté pour me concentrer sur le contenu. J’ôte ensuite la première couche de protection et commence à apercevoir la bête, toute de rouge (et noir) vêtue :
Le capot n’étant pas vissé, je peux directement le soulever pour m’atteler aux protections intérieures. Le matériel est bien calé, rien ne bouge et en l’état la machine fait bloc, ça semble plutôt costaud et assez lourd, presque 10kg pour cette machine.
Hop hop hop, on enlève ces morceaux de plastique et on pose la machine pour son premier shooting photo. Contrairement aux imprimantes FDM que je possède et qui ont un look plus industriel, celle-ci s’intègre bien dans un bureau. Cependant, elle n’y restera pas longtemps. Je n’ai pas encore eu le temps d’ouvrir une bouteille de résine pour découvrir la superbe odeur que le produit dégage dès qu’il est hors de sa bouteille… Si vous comptez vous en procurer une un jour, faites bien attention à ce point. La résine SLA est à la fois irritante et toxique. En plus d’éviter toute manipulation en contact direct avec la peau (qui nécessite donc de porter gants et lunettes à minima), il faut lui prévoir une petite place dans un garage, un atelier ou autre type de pièce avec une bonne aération !
Bene4, montage et branchements
Je vous préviens, c’est l’un des points les plus compliqués et qui risque de vous prendre quelques heures…
Non je déconne, c’est un jeu d’enfant !
Penchons-nous d’abord sur le contenu de l’enveloppe kraft qui a été la première à s’extraire du colis. On y retrouve les accessoires habituels à ce qui est fourni pour les FDM, avec quelques petits bonus !
Ci-dessous une liste exhaustive de ce qui se trouvait dans l’enveloppe :
- Un joli mode d’emploi en anglais
- L’alimentation au format EU
- La fameuse pince coupante
- Une clef USB sérigraphiée au nom du constructeur
- Un jeu de clefs Allen et de vis
- La cuve qui réceptionnera la fameuse résine
- Un film FEP de spare
- Une spatule en plastique
- Un bidon de 250ml de résine « clear green »
- Un entonnoir en plastique
- Deux filtres
- Une paire de gants
- Un pulvérisateur
Je vous conseille également, avant de réceptionner votre imprimante, de vous munir d’un minimum d’accessoires supplémentaires pour utiliser au mieux votre imprimante. Avant tout, un masque à cartouche pour éviter de respirer la résine ou l’alcool, de l’alcool isopropylique donc, et un entonnoir.
Le temps de reprendre mon souffle, la petite photo de famille qui reprend tous les éléments :
Pour commencer et terminer le montage, on prend les deux petites vis noires dans le sachet. Elles servent à fixer le capot à l’arrière de la machine à l’aide d’une des clefs Allen. On récupère également dans le sachet les deux vis moletées, elles serviront à fixer la cuve au-dessus de l’écran LCD une fois la calibration terminée.
On branche l’alimentation au secteur et à l’imprimante 3D. Et voilà c’est tout. Je vous l’avais bien dit que c’était simple !
Calibration de la Bene4
Et c’est parti pour le premier allumage de la Bene4 ! Un appui long sur le bouton en façade et l’écran affiche une petite vidéo de boot de quelques secondes avec le logo Nova3D.
Un des meilleurs moments arrive, il faut enlever la feuille de protection de l’écran 2K et de l’écran de façade (quoique, vous pouvez garder ce dernier en protection si vous le souhaitez). L’écran est tactile, appuyez sur le menu « Control », vous êtes maintenant sur le menu « Platform lift ». Cliquez sur reset, puis préparez votre meilleure feuille A4 pliée en deux. Puis, comme pour une FDM, abaissez ou montez la plateforme pour obtenir une petite friction signe de bon leveling.
Nous voilà prêts pour la première impression !
Les premiers tests avec la Bene4
Bon bon bon, ne la laissons pas ainsi vide de résine et en attente de travailler, parce que cette imprimante ne demande que ça. Je l’ai faite tourner plus de 72h non-stop, elle n’a jamais bronché, à polymériser de la résine à ne plus savoir qu’en faire !
Après vous être assuré d’avoir bien “levelé” le plateau, ouvrez votre meilleure bouteille de résine et versez-en dans le bac qui est vide (pour le moment). Sont déjà présents sur la mémoire de l’imprimante, deux fichiers que Nova3D a importé. Un premier qui est une jolie petite pieuvre et un second qui est leur logo. Je passe mon chemin sur le logo et sélectionne la pieuvre. L’impression de lance directement avec le plateau qui descend dans le bac à résine laissant un espace égal à l’épaisseur de la couche demandée et commence son travail.
Lorsqu’elle imprime, le son qu’elle émet est étonnamment bas ! La différence avec une imprimante FDM est assez impressionnante. Ceci-dit, c’est plutôt normal. Vous n’avez pas les moteurs Nema qui tournent, pas de gros ventilateurs plein air qui tournent à plein régime…
Quasiment 1h30 de travail plus tard, la première impression pointe son nez.
La post-production pour les impressions 3D résine
Vient donc le moment de la post-production : on se munit de ses meilleures lunettes, d’une bonne paire de gants, de quelques boites (type Tupperware) pour y mettre de l’alcool isopropylique (il vous en faudra quelques litres si vous comptez imprimer souvent !). Et surtout, un bon masque, afin de ne pas respirer d’une part les vapeurs de résine et de l’autre l’alcool iso, le tout dans une pièce bien ventilée et si possible à l’abri des UV.
Voici comment je procède de mon côté, ce n’est peut-être pas la meilleure façon de procéder mais c’est un mix avec tout ce que j’ai pu voir sur le net lors de mes recherches :
- A l’aide de la clef moletée, je déverrouille le plateau pour pouvoir manipuler la pièce au mieux
- J’égoutte au mieux le plateau au-dessus de la cuve pour récupérer un maximum de résine (mine de rien, c’est ça de pris pour une prochaine impression)
- Je décroche la pièce du plateau à l’aide la spatule fournie
- Je passe la pièce dans un premier bain dans une boite d’alcool pour la débarrasser de la résine liquide
- Je fais « vibrer » manuellement la boite et la pièce pour laisser la possibilité à l’alcool de bien passer dans les interstices
- Je sors la pièce de son premier bac pour la plonger dans un second bac d’alcool propre quelques minutes
- Après cela, je récupère la pièce, la fais sécher à l’air libre pour ne plus avoir d’alcool et la place ensuite derrière une fenêtre pour faire un bain de soleil d’une journée. A savoir que si vous le voulez, vous pouvez où construire, où acheter, ce que l’on appelle une boite de « curing ». Ce n’est ni plus ni moins qu’une boite fermée avec des néons UV à l’intérieur, et au mieux avec un plateau tournant.
Ci-dessous plusieurs exemples de chambre à polymérisation. Il en existe de nombreuses sur Internet :
Après une bonne journée au soleil, la pièce est terminée ! Le résultat est assez fou, les couches d’impression sont quasi-invisibles, la pièce est plutôt lisse au toucher, et elle bouge !
Utilisation du logiciel Novamaker
Après cette première impression réussie avec la pièce fournie par Nova3D, je me lance à mon tour à tester plusieurs objets. Ni une ni deux, je télécharge et installe le logiciel fourni sur la clef USB, à savoir Novamaker.
Il s’agit d’un logiciel développé par le constructeur pour ses imprimantes. Nous allons donc nous pencher rapidement sur l’utilisation du logiciel pour générer les fameux fichiers « .cws » demandés par la Bene4.
A la maison, la machine est stockée dans mon atelier afin de pouvoir dissiper au mieux l’odeur générée lors de l’impression. N’ayant pas encore de connexion Internet dans l’atelier, je passe à chaque fois par un enregistrement sur la clef USB pour ensuite l’importer dans la mémoire de l’imprimante.
Le logiciel est assez simple à prendre en main mais montrera vite ces limites. Il propose la base, c’est-à-dire repositionner sa ou ses pièces sur le plateau, orienter son modèle, modification de l’échelle… Il manque quand même pas mal de fonctionnalités comme un évidage de la pièce pour gagner plusieurs ml de résine qui n’est pas donnée !
Pour vous donner rapidement ma routine, après avoir trouvé le modèle 3D de mes rêves sur mon site préféré, je fais un glisser-déposer dans le logiciel. Je réoriente / réarrange le modèle sur le plateau, fais en sorte de repositionner le modèle sur le plateau (via le premier menu puis « Put on the plate »), génère les supports lorsque cela est nécessaire et enregistre le tout sur ma clef USB. Petite info, le menu reste grisé sur la gauche tant que vous n’avez pas sélectionner votre modèle.
Maintenant que le fichier est enregistré, j’insère la clef USB dans le port USB située derrière la machine. Attention à l’emplacement où vous décidez d’installer la machine, il est impératif de prévoir un espace derrière elle. D’une part pour avoir un accès au port USB et d’autre part car le capot bascule vers l’arrière. Une fois la clef USB insérée, allumer l’imprimante si ce n’est déjà fait, cliquer sur « File » puis « USB File ». Il ne vous reste qu’à sélectionner les modèles enregistrés un par un et cliquer sur « Import ». Maintenant que vous avez le / les modèle(s) 3D, cliquer sur « Local File » puis sur le nom du fichier que vous souhaitez voir apparaitre sous vos yeux. Et paf, l’impression se lance.
Petit aparté, je suis depuis plusieurs semaines en train de me pencher sur le logiciel « Chitubox » qui permet, parmi d’autres améliorations, un évidage de la pièce ainsi que la création d’un petit trou pour que la résine ne soit pas bloquée dans le modèle évidé, chose qu’il manque à Novamaker aujourd’hui.
Entretien et Nettoyage d’une imprimante SLA
Bien que ce ne soit pas une étape très compliquée ni très longue, il est impératif de garder l’imprimante et sa cuve en bon état. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons avoir les plus belles impressions !
Je rappelle que je ne fais que débuter dans le monde du SLA, donc encore une fois, si je dis des bêtises n’hésitez pas à faire signe afin que le sujet soit corrigé !
De base, je ne laisse pas ma résine plus de 48h dans la cuve sans utiliser l’imprimante. Par conséquent quand je sais je ne vais pas utiliser l’imprimante, je fais en sorte de vider la cuve et mettre à propre l’imprimante.
Il faut donc commencer par vider la cuve ! Pour ça, je sors un petit entonnoir (de ce type) qui me permet de transvaser la résine de la cuve vers sa bouteille de stockage. Procéder ainsi permet d’éliminer tout résidu de résine ou autre élément de la résine avant de la stocker. Une fois la cuve vidée au mieux de la résine, il faut maintenant la nettoyer. Rien de plus simple, je prépare dans une bassine un bain d’eau chaude avec quelques gouttes de liquide vaisselle, et protégé avec mes meilleurs gants, je « frotte » à la main pour enlever tout résine encore présente.
Ne reste plus qu’à passer un coup de votre meilleur chiffon sur l’imprimante pour enlever toute poussière ou résidu de résine.
Lors de mon premier nettoyage, j’ai voulu nettoyer le tout à l’alcool iso : que nenni, belle erreur ! En effet, le film FEP réagit vite avec l’IPA et blanchit très rapidement, ne faites donc pas la même erreur que moi !
Galerie d’impressions 3D réalisées avec la Bene4
A noter que cette dernière impression 3D de Dragon Ball Z a été imprimée avec la résine “peau résistante” de chez CompoZan. Adaptée à de nombreuses applications, elle convient tout particulièrement aux figurines, que ce soit pour un usage brut ou à peindre !
Des résultats d’impressions de cette Bene4 sont publiés assez régulièrement sur mon Twitter perso, alors n’hésitez pas à aller jeter un œil !
Notes et conclusion
Qualité d'impression - 9.8
Fiabilité - 9
Logiciel - 4.5
Utilisation - 9.5
Rapport qualité / prix - 9
8.4
/10
- Très bon rapport qualité / prix
- Un capot rabattable, c’est toujours mieux que passer son temps à soulever le couvercle
- Un choix de connexion, que ce soit wifi / filaire ou encore, comme dans mon cas, full USB
- Un logiciel encore trop pauvre en module complémentaire
- Désolé, hormis ce logiciel, je ne retrouve rien d’autre ! Arf ok, peut être le plateau d’impression qui pourrait être un peu plus grand, mais ça changerait, je pense, la gamme de prix
Incroyable ! C'est le premier mot que j’ai eu en sortant ma première impression. Madame aussi était impressionnée de la qualité de l’objet. Idem au taf, j’ai eu à chaque fois la même réaction, un étonnement sur la qualité de l’impression.
Je ne pensais pas un jour pouvoir imprimer aussi facilement quelque chose d’aussi qualitatif avec si peu de préparation et de connaissance. C’est donc un très bon point pour cette imprimante 3D. Je reste cependant avec ma bonne vieille FDM tant qu’il n’est pas possible « facilement » via Novamaker d’évider les pièces pour ne pas gâcher trop de résine.
Pour finir, je souhaitais aussi remercier CompoZan pour nous avoir fourni 1 litre de résine « peau » !
Donc, que vous soyez déjà adepte de l’impression SLA, ou comme moi, nouveau venu dans ce monde, cette imprimante pourrait vous convenir ! N’hésitez pas à passer sur le forum et partager votre expérience des imprimantes SLA !