J’ai testé deux plateaux en acier flexible du fabricant Juupine qui offrent une surface PEY permettant d’obtenir de subtil motifs avec des reflets arc-en-ciel sur la face imprimée. Il s’agit de plaques flexibles avec d’un côté un revêtement “PEI” texturé et de l’autre une surface “PEY” avec un motif de diffraction.
Comme à mon habitude, ce test synthétise un topic dédié de mes essais d’impression sur une surface PEY sur le forum, sujet que je vous invite à lire pour plus de détails et de photos.
J’ai ici testé un “Circle PEY no base, 235 x 235 mm” et une “Starry PEY no base, 235 x 235 mm” commandés pour quelques euros sur Aliexpress. D’autres formats existent pour convenir à votre plateau : 220 x 220, 257 x 257 (Bambu Lab), 241 x 253.8 (Prusa MK3S), 310 x 310 mm.
Les plateaux sont arrivés avec une protection en film plastique sur leur face PEY, chacun dans une pochette en plastique, le tout dans un carton solide, lui-même dans une enveloppe bulle.
En quelques mots, le côté de la plaque d’impression PEY possède en surface un réseau de diffraction, un très fin motif en relief (de l’ordre de quelques nanomètres) qui a des propriétés de diffraction de la lumière (principe similaire d’un prisme). Cela permet, pour la surface imprimée en contact avec ce genre de plateau, d’obtenir l’empreinte du réseau de diffraction et donc de la marquer de ce relief avec ces propriétés de diffraction en arc-en-ciel.
Bien comprendre que c’est une effet obtenu uniquement sur la surface en contact avec le plateau et que c’est plus ou moins visible selon l’angle de l’éclairage, l’angle d’observation, la couleur du filament utilisé et surtout de la qualité de la couche initiale.
Test d’impression PLA sur surface “Circle PEY”
PLA noir Velleman, puis PLA Eco blanc ArianePlast et PLA orange Eryone sur le plateau “Circle PEY” :
PLA Eco blanc ArianePlast, Anycubic PLA Haute Vitesse gris et PLA orange Eryone, plateau “Circle PEY” :
Les mêmes filaments, toujours avec le plateau “Circle PEY” :
J’ai fait une version du logo en miroir qui s’imprime en plusieurs fois, imprimée avec une Anycubic Kobra 2 Pro (lire son test) sur la surface “Circle PEY” avec du PLA Noir Velleman, le PLA éco blanc ArianePlast ainsi que le PLA orange Eryone :
Résultat après assemblage :
Test d’impression PLA sur surface “Starry PEY”
Même fichiers d’impression pour le test de la plaque “Starry PEY“. Filaments PLA Noir Velleman, PLA Silk Vert ArianePlast, PLA orange Eryone :
Le motif de diffraction “Starry” est bien moins visible que pour le motif “Circle”. L’adhérence de l’impression semble légèrement moins bonne sur le PEY au motif étoilé car j’ai eu quelques problèmes à ce niveau lors de mes essais.
Aussi, un essai où le “3D” du logo a été imprimé avec du PLA+ Ocre jaune Arianeplast (qui ne prend pas vraiment bien le motif) sur la surface “Starry PEY” et s’est partiellement décollé, a créé un gauchissement (warping). Le reste ayant été imprimé sur le “Circle PEY” :
Mes conseils
Bien que le rendu soit subtil avec la majorité des modèles 3D et des filaments, pas forcément visible car uniquement sur la surface en contact avec le plateau, le rendu m’a charmé grâce au noir très brillant du PLA Velleman.
Le choix de la couleur et type de filament a donc son importance pour obtenir le meilleur rendu. Cela fonctionne bien mieux avec un filament noir opaque et bien brillant, plutôt qu’avec du blanc ou autre couleur claire qui va réfléchir tout le spectre visible et moins faire ressortir les diffractions.
De même, un filament mat (non brillant) ne va pas bien prendre l’empreinte du réseau de diffraction et/ou permettre la diffraction de lumière.
Exemple avec le modèle 3D Butterfly Flying rubberband, ici PLA recyclé ArianePlast sur le Circle PEY et en PLA Silk bleu Ariane Plast sur le Starry PEY. Déjà que le Starry PEY donne un motif plus subtil que le Circle PEY mais c’est encore plus difficilement perceptible avec un filament Silk.
Cela demande de pouvoir / savoir obtenir une couche initiale parfaitement écrasée sur le plateau : un plateau ultra plat et correctement réglé et/ou un bon système de leveling avec un Z-Offset finement ajusté, et surtout un débit correctement ajusté. Il faut en effet que la couche initiale soit bien marquée par le micro relief de diffraction. Ici, un essai de l’hélice de “Spider Halloween windmill” qui ne donne pas un bon résultat car la couche initiale n’était pas parfaitement bien écrasée et de manière uniforme sur le plateau.
Il faut aussi bien faire attention de ne pas abîmer la surface PEY : ne pas la rayer en la manipulant et ne pas y poser les doigts pour ne pas avoir de problème d’adhérence. Nettoyer ou dégraisser ce genre de surface sera difficile sans la rayer et conduira donc à abîmer le réseau de diffraction.
Le constructeur recommande d’utiliser un tissu humide puis de sécher la plaque avec un mouchoir en papier et de ne pas toucher la surface avec les mains. J’ajouterai qu’il faut probablement “tamponner” plutôt que de “frotter” pour limiter les rayures lors du nettoyage.
Conclusion après ce test des PEY
Le fabricant Juuniper suggère de ne pas dépasser les 90°C en température de plateau, ce qui limite donc l’utilisation aux matériaux PLA, TPU et PETG. Dans mon cas, je chauffais mon plateau à 60°C pour ces impressions en PLA. Avec un PEI texturé classique, on peut monter plus haut en température et donc imprimer PLA, PLA-CF, PETG, PC, ABS, TPU, Nylon…
Niveau adhérence pour le PLA, la surface PEY permet une bonne accroche (surtout que l’on s’oblige à avoir une couche initiale parfaitement écrasée sur le plateau) et la surface libère facilement l’impression quand elle est revenue à température ambiante. Il y a une sorte de charge électrostatique qui maintient les objets sur la plaque, ce que je n’avais encore jamais remarqué avec d’autres types de surface (verre, PEI, PC, BuildTak…).
Pour le moment, je n’ai pas eu à nettoyer les surfaces PEY de mes plateaux et je n’ai pas remarqué d’usure mais il faut noter que j’y ai fait particulièrement attention lors des manipulations et le stockage.
Notes et conclusion
Facilité d'usage - 5
Rapport qualité / prix - 9
7
/10
- Reflets arc en ciel du plus bel effet
- Plaque flexible seulement ou avec base magnétique
- Différents motifs et tailles
- Nécessite une couche initiale parfaitement écrasée
- Pas compatible avec tous les modèles 3D
- Ne fonctionne pas avec tous les matériaux de filament
- Le rendu change selon la couleur et brillance du filament utilisé
- Ne semble pas simple à nettoyer sans le rayer
Bel effet !
Possibilité de découper ensuite la plaque au graveur laser ?
Salut !
Je ne sais pas vraiment.
Je dirais qu’il faut éviter de découper une impression PLA au laser (fumé probablement toxique et matériau qui fond très vite donc risque de ne pas se découper et aussi de faire fondre le motif de diffraction).
Si on imprime juste quelques couches il me semble plus simple, et moins risqué, de découper avec des ciseaux ou avec un cutter.
Et, si tu parles du plateau flexible en métal avec le revêtement PEY/PEI là il faudrait probablement un laser Co2 (un laser puissant, mais là encore attention aux fumées).
Super l’effet ! Mais pas aussi simple que ça apparemment. On ne peut remplacer un PEI classique par ce PEY et laisser le print PLA dessus ?
Salut,
Pour un débutant en impression FDM, la difficulté sera d’avoir une couche initiale parfaitement et uniformément écrasé. Après si ton imprimante a déjà une plaque flexible avec une base magnétique c’est très simple de permuter entre la plaque d’origine et ces plaques ayant un côté PEI et l’autre PEY.
Ok merci pour la réponse donc c’est ce que j’avais compris. on sacrifie un PEY pour un beau print mais vu son prix c’est correct.
Heu … non. Pas de sacrifice, la surface PEY est réutilisable (je dois être a plus de 15 impressions sur la même et sans dégradation de la surface ou de l’effet. Mais forcement a condition de ne surtout pas la rayer.)