Dans sa troisième génération, la gamme “X” du constructeur Qidi Tech s’est considérablement améliorée. Les trois modèles d’imprimante 3D FDM en caisson fermé reçoivent Klipper en natif et sont devenus des produits recommandés et recommandables par leurs propriétaires et la communauté des makers. Nous testons ici la Qidi X-Plus 3, imprimante très complète et compatible avec des filaments techniques haute température.
Préambule : ce test de la Qidi X-Plus 3 ne se veut pas aussi complet et aussi technique que l’excellente revue de fran6p sur la Qidi X-Max 3, la grande sœur de cette X-Plus. Les deux machines sont techniquement très proches, je vous recommande donc de lire également ce test et son fil de discussion sur le forum pour connaitre tous les détails sur cette troisième génération de “X” chez Qidi Tech.
Fiche technique de la Qidi X-Plus 3
La QidiTech X-Plus 3 est une imprimante 3D volumineuse avec un enceinte fermée de 51.1 x 52.7 x 52.9 cm. A cela, il faudra au moins ajouter une trentaine de centimètres à l’arrière de la machine pour le support de filament et permettre d’interchanger les bobines. Il faut aussi prévoir un peu de marge en hauteur pour mettre en place ou retirer le capot supérieur, nécessaire avec l’utilisation de certains filaments.
Le châssis en acier est orné d’une coque en plastique, d’une porte et d’un capot en plexiglas. La buse en acier renforcé peut atteindre 350°C et fondre des filaments techniques qui demandent également une chambre d’impression fermée et chauffée (PET-CF, PC, PA12-CF, ABS-GF, Nylon…). La température intérieure est paramétrable jusqu’à 65°C.
Technologie | FDM |
Structure | CoreXY |
Volume maximal d’impression | 280 x 280 x 270 mm |
Hauteur de couche | De 50 à 350 microns |
Tête d’impression | Extrudeur Direct Drive avec corps de chauffe en céramique |
Type de buse | – Laiton pour les matériaux communs – Acier trempé pour les matériaux abrasifs |
Température maximale de la buse | 350°C |
Vitesse maximale d’impression | 600 mm/s |
Nivellement du plateau | Automatique en 16 points, assisté par Klipper |
Filaments compatibles | PLA, ABS, PETG, TPU, HIPS, PC, ASA… |
Surface d’impression | Plaque PEI flexible et texturée |
Connectivité | WiFi, Ethernet, USB |
Logiciel slicer | Qidi Slicer |
Firmware | Klipper |
Dimensions | 51.1 x 52.7 x 52.9 cm |
Poids | 24.3 kg |
Concurrence | Creality K1C, Bambu Lab X1C, Qidi X-Max 3 |
Déballage (unboxing)
Un gros carton de 31 kg que le livreur ne voulait pas sortir seul de son camion, pour un poids net de 24 kg une fois libérée de ses protections. L’imprimante est bien protégée dans son carton avec du polystyrène aux coins renforcés, de l’épais film bulle autour du caisson et diverses mousses à l’intérieur pour que rien ne bouge. La seule difficulté du déballage est de réussir à sortir l’engin de son carton, du fait de son poids important. La suite est aussi simple qu’un cadeau de Noël.
Les accessoires
Le constructeur fournit un carton avec tous les accessoires, eux aussi protégés et bien maintenus. Il n’y a pas de boite en plastique, ce carton pourra donc faire office de coffre à outils, ou à vous de trouver meilleur endroit pour ranger les accessoires :
- Spatule en métal
- Bâton de colle
- Clé USB de 16 Go
- Support de bobine
- Feuille de nivellement
- Câble d’alimentation
- Câble Ethernet
- Clé plate, clés Allen, tournevis cruciforme
- Aiguille à déboucher
- Quelques vis de rechange
Mais aussi :
- Un Dryer Box pour conserver le filament dans des conditions optimales
- Une bobine de 500 g de PLA “Rapido”
- Une hotend haute température
- Un sachet de dessicant
- Un sachet de charbon actif
Deux modes d’emploi papier sont fournis : un Quick start (en anglais) et un Manuel de l’utilisateur (traduit en français). Le premier est aussi disponible au format PDF sur la clé USB, toujours en anglais uniquement.
Contenu de la clé USB Qidi X-Plus 3
La clé USB de marque Netac a une capacité de 16 Go, ce qui est appréciable en complément des 8 Go de stockage interne à l’imprimante. Le contenu du support est limité au logiciel QidiSlicer (aux formats Linux, Mac et Windows), à six fichiers gcode (dossier “Test file”) et au guide de démarrage en PDF.
Montage Qidi Tech X-Plus 3
Comme toute imprimante de ce type, la machine est livrée déjà assemblée. Des petits pieds en caoutchouc sont fournis pour assurer une parfaite stabilité à l’imprimante durant ses impressions à haute vitesse. Ils sont facultatifs.
Etape importante pour ne pas endommager l’outil : penser à vérifier la tension électrique comme l’indique le manuel. Problème, le sélecteur de tension est très mal situé et il faudra user d’un petit miroir pour vérifier sa valeur, ou démonter l’alimentation sous l’imprimante pour observer et la modifier si nécessaire. Si la découpe dans la tôle avait été un peu mieux pensée, on ne se retrouverait pas dans des gesticulations pour arriver à voir la position de l’interrupteur.
Mise en route de la Qidi XPlus 3
Il n’y a plus qu’à appuyer sur le bouton d’alimentation. L’écran démarre avec un choix de la langue d’affichage, dont le français. Pour éviter les erreurs de traduction et par habitude, la configuration ci-dessous a été faite en anglais mais j’ai par la suite utilisé les menus en français, sans être dérangé par des traductions hasardeuses.
Les écrans de l’assistant sont dynamiques avec de courtes vidéos pour montrer les étapes à appliquer. Après avoir retiré les quelques mousses de protection, il faudra utiliser une solide paire de ciseaux pour couper les attaches en plastique qui maintiennent l’extrudeur et l’axe Z. Une des clés Allen fournie sert à libérer le plateau d’impression. Les indications sont explicites avec des autocollants sur les parties en question. On peut saluer le soin apporté par Qidi Tech au conditionnement de son imprimante X-Plus3.
La vidéo officielle est un compagnon utile, au même titre que la doc papier ou le PDF “Quick start”, pour ne rien oublier.
Passée cette étape de “libération” des composants de l’imprimante, l’assistant propose de faire un premier nivellement du plateau avec la feuille fournie. S’en suit un auto-leveling de toute la surface d’impression en seize points, puis la calibration de l’input shaping.
Impressions de test (PLA)
La clé USB contient six fichiers gcode mais ceux-ci sont également présent sur la mémoire interne de la Qidi X-Plus 3. Premier essai avec le logo de Qidi Tech (QIDI_plus3.gcode). Une prévisualisation bienvenue est affichée sur l’écran et une confirmation permet de demander ou non un “bed leveling” de vérification avant de démarrer la tâche. Ensuite, c’est du rapide, la tête d’impression s’agite dans tous les sens et la ventilation se fait (trop) entendre. Impossible d’imaginer une longue impression en restant dans la même pièce que l’imprimante.
Douze minutes plus tard (sans compter la mise en chauffe et la vérification du nivellement), le résultat est impeccable mais on n’en attend pas moins d’un fichier préparé par le constructeur et avec le PLA “rapide” fourni.
Le classique Benchy boat sort en 17 minutes sur cette version tranchée par Qidi. Rien à signaler non plus, tout est propre.
Logiciel slicer
Le constructeur est éditeur de QIDI Slicer dont une version est livrée sur la clé USB de la X-Plus 3 mais il y aura probablement une version plus récente à télécharger sur le site officiel et donc recommandée. Le logiciel Qidi Slicer est basé sur PrusaSlicer, lui-même une évolution de Slic3r. Qidi a le bon sens de le préciser et de remercier les contributeurs de ce programme open source.
Le logiciel QidiSlicer s’installe en un éclair. L’assistant d’installation ne propose que l’anglais et l’allemand (et des langues asiatiques) mais surprise, l’application est en français une fois démarrée. On reconnait clairement l’interface des logiciels dont il s’inspire :
Le programme peut paraitre complexe à appréhender, ou au contraire trop basique dans ses possibilités. Une vue “Simple”, “Avancé” et “Expert” permet de masquer ou d’afficher des paramètres avancés
Il est donc tout à fait possible de préférer utiliser Prusa Slicer en lieu et place de QidiSlicer. Le constructeur est généreux en fournissant les profils pour la X-Plus 3 (mais aussi les X-Smart 3 et X-Max 3) pour les logiciels Prusa, Simplify3D et Cura. Qidi supporte aussi OrcaSlicer.
La Qidi X-Plus 3 en réseau et Klipper
Il n’y a pas que le logiciel slicer qui permette de communiquer avec cette imprimante. Comme d’autres modèles concurrents qui embarquent un firmware Klipper plus ou moins ouvert, la X-Plus 3 est accessible à distance par une page web ou par SSH pour surveiller, exécuter, maintenir.
La première étape est de connecter l’imprimante à son réseau Wi-Fi ou d’utiliser un câble Ethernet pour la relier en filaire à une box ou un switch. L’adresse IP reçue par la machine est indiquée sur l’écran (nécessite bien sûr un serveur DHCP).
Le slicer de Qidi supporte l’impression à distance et accède à l’interface Fluidd de la X-Plus 3 : il suffit d’ajouter une nouvelle imprimante, préciser le type “Klipper via Moonraker” et indiquer son adresse IP. On visualise l’état de la machine et on peut lui demander des impressions à distance, sans quitter son ordinateur.
On peut aussi y voir des informations précises sur le MCU de la QidiTech :
Interface web de la X-Plus 3
L’URL par défaut de Fluidd est son adresse IP sur le port 10088. Il n’y a pas de mot de passe pour protéger l’interface. Tout comme via QidiSlicer, on peut facilement y suivre les tâches en cours, pour surveiller une impression à distance ou en démarrer une depuis son ordinateur ou smartphone.
En SSH, accès sur le port 22 avec les identifiants root / makerbase (utilisateur / mot de passe), pour un accès complet au système avec des commandes Linux.
D’autres impressions en PLA
- Cube infini (fichier yafic_v2_rounded_plus3.gcode de la clé USB)
- Filament Qidi Tech PLA Rapido noir
- Durée d’impression : 1h17
- Kickstarter Torture Test
- Préparé avec Qidi Slicer sur profil PLA Rapido
- Filament PLA Rapido noir
- Durée : 1h55
A l’exception des cheveux d’ange entre les aiguilles (l’une d’elle est cassée après une chute), le reste est impeccable.
- Logo du site Lesimprimantes3D.fr en taille 100%
- Tranché en 0.12 mm avec QidiSlicer pour du PLA Rapido
- Filament Qidi Tech PLA Rapido noir
- Temps d’impression : 0h57
- Print in Place Helicopter
- Tranché et envoyé à distance depuis Qidi Slicer
- Filament QidiTech PLA Rapido noir
- Durée : 0h47
- Logo Lesimprimantes3D.fr en 250 mm de large (échelle 312,5%)
- Tranché depuis Qidi Slicer avec un profil PLA créé (voir ci-dessous)
- Filament Creality CR-PLA blanc
- Temps d’impression : 6h12
Une impression très large pour tester la surface presque complète de la Qidi et qui a nécessité 250 g de filament.
Impression en TPU 95A
- Flexifish
- Qidi Slicer avec profil Generic TPU 95A
- Filament Eryone TPU 95A blanc
- Durée : 1h03
Impression en ABS
Conformément au guide des matériaux, l’utilisation d’un filament ABS nécessite d’installer le capot supérieur pour fermer l’enceinte d’impression. Les recommandations sont de ne pas dépasser 220 mm/s, de régler la température de la buse entre 240 et 280°C, celle du plateau à 100°C et de chauffer la chambre à 45°C. Attention, ce ne sont pas exactement les mêmes valeurs qui sont paramétrées par défaut dans le profil ABS fourni par Qidi.
- Cadeau de Noel
- Qidi Slicer avec profil PLA générique modifié
- Température de buse : 250 – 260°C
- Température de plateau : 100°C
- Chambre : 45°C
- Filament Amazon Basics ABS blanc
- Durée : 0h42 par cadeau
L’ABS a des inconvénients, le caisson fermé et le filtre à charbon n’ont pas suffi à contenir les odeurs désagréables.
Dryer Box
La QidiTech X-Plus 3 est livrée avec une Dryer Box, boitier qui préserve une bobine (de 1 kg maximum) de l’humidité. Le guide du constructeur donne la liste des matériaux à conserver dans cette boite hermétique à un taux d’humidité inférieur à 15% : UltraPA, ABS-GF25, PA12-CF, PAHT-CF, PET-CF. D’après le guide des matériaux du constructeur, il n’y a pas besoin d’utiliser cette Dry Box pour les autres matériaux mais vous pouvez tout à fait conserver tout autre filament sensible à l’humidité, tels que du PVA, du TPU et même du PLA.
Tête d’impression haute température
Comme indiqué en introduction, ce test de la X-Plus3 est moins complet que celui de la X-Max de troisième génération. Les deux références partagent les mêmes têtes d’impression. Les essais en PLA-CF, PET-CF, PA-CF et PLA bois avec la tête d’impression haute température et buse en acier renforcé sont à lire dans le test X-Max 3 et son topic du forum.
Améliorations et upgrades
Le bruit est le principal reproche que je ferais à cette X-Plus. Une application de sonomètre sur Google Pixel 6 indique environ 60 dB quand le téléphone est posé sur l’imprimante (sans son capot supérieur) et encore 44 dB à 1,5 mètre de la machine. Si ces valeurs ne sont pas excessives en impression 3D FDM mais peut-être mal recensées par mon téléphone, le ressenti est tout autre, la faute aux nombreux ventilateurs qui équipent la X-Plus 3. Le sonomètre de fran6p sur X-Max 3 était certainement plus juste et pas plus flatteur avec le fer de lance de Qidi Tech. .
L’écran capacitif est suffisant (5 pouces) mais offre un angle de vue restreint. Il faudra se mettre à son niveau pour lire les informations si l’imprimante est posée sur le sol. La dalle tactile répond correctement et les menus sont clairs. Un écran sur support orientable pourrait améliorer ce point.
Pas de caméra offerte par Qidi avec la X-Plus 3 mais l’ajout d’une webcam accessoire est documenté dans le wiki officiel. Pas de LIDAR ni d’intelligence artificielle non plus pour arrêter une impression si l’objet se décolle ou part en spaghettis. On ne peut donc pas, par défaut, surveiller à distance le bon déroulement d’une impression avec une vue en direct du plateau.
Le bouton d’alimentation et le support de bobine se trouvent à l’arrière de la machine. C’est peu pratique quand la grosse imprimante est contre un mur. Avec son empattement important (52 cm), il faudra donc ajouter un peu d’espace pour manipuler les bobines de filament (au moins 30 cm).
Enfin, une application mobile dédiée de Qidi Tech pourrait, à l’instar des Creality Cloud et Bambu Handy, faciliter l’usage de la X-Plus 3 par des néophytes. Le lien avec une bibliothèque en ligne de fichiers 3D simplifierait encore plus la démocratisation des imprimantes QidiTech, mais est-ce vraiment l’objectif d’une machine qui peut imprimer des filaments techniques tels que la fibre de carbone ?
Rejoindre le plus grand forum francophone sur l'impression 3DNotes et conclusion
Qualité d'impression - 9.5
Fiabilité - 9.5
Logiciel - 9
Utilisation - 8.5
Rapport qualité / prix - 8
8.9
/10
- Quasiment prête à fonctionner en sortie de carton
- Qualité de fabrication
- Soin apporté à l'emballage et aux protections
- Qualité d'impression avec les réglages standards
- Volume d'impression satisfaisant
- Nombre de matériaux compatibles
- Enceinte chauffée et tête d'impression dédiée pour les filaments haute température
- Klipper
- WiFi et Ethernet
- Qidi Slicer, clone de Prusa Slicer
- Documentation et assistant sur l'écran
- Bruit des ventilateurs
- Pas de caméra ni de LIDAR
- Pas d'application mobile
- Support de filament derrière la machine