Aujourd’hui, je vous propose le test d’un stylo3D par mon fils et moi-même. On s’éloigne un peu du monde des “makers” et des imprimantes 3D mais un peu de détente ne fait jamais de mal. Pour être exact, l’idée d’en avoir un n’a jamais quitté l’esprit de mon fils depuis le 3D PrintShow de 2015 à la Pyramide du Louvre (malheureusement cet événement n’est plus).
On va donc essayer de vous décrire en détail un Stylo3D dans l’article qui suit. Pour cela nous avons opté pour le Stylo3D distribué par la société française Atome3D.
Un stylo 3D, c’est quoi ?
Le nom est assez évocateur et vous donne la promesse de dessiner en 3D par dépôt de plastique fondu.
On va tout de suite mettre les choses au point : qui dit fondre du plastique dit forcement un corps chauffant au bout du stylo. C’est pour cela que je vois souvent écrit que ce n’est pas un jouet. Sur ceci, je répondrais qu’un kit de pyrogravure vendu dans les magasins n’est pas non plus un jouet.
C’est un appareil avec lequel il faut faire attention, évidement, mais qui reste vraiment accessible à un enfant et moins dangereux que ce fameux kit de pyrogravure.
Le fonctionnement global d’un stylo 3D est ma foi assez simpliste : le filament est coincé entre un roulement à bille et une roue d’entrainement actionnée par un moteur. Le filament est guidé jusqu’à la buse par un tube. Au contact de la buse, chauffée par une résistance, le plastique fond. Ce dernier sort par la buse à un diamètre imposé bien inférieur à celui du filament. Le plastique en sortie est donc assez fin et il se durcit très rapidement au contact de l’air ambiant.
En terme de promesse de réalisation, le plus simple est d’aller jeter un coup d’œil sur la chaîne YouTube d’une pro en la matière. C’est quand même assez bluffant :
Présentation du Stylo 3D d’Atome3D
Le Stylo3D que nous a fourni Atome3D a le code RP-100B. Il est livré dans une boite qui nous laisse rêveur avec des images de réalisation d’un vaisseau StarWars et d’un joli perroquet. On n’est pas dupe, on sait très bien que la route est longue et que persévérance il nous faudra avant d’en arriver là.
Autre détail, le diamètre de la buse (qui détermine l’épaisseur du filament en sortie) est de 0.6 mm et non pas de 0.7 comme indiqué sur le site.
On ouvre la boîte qui est composée :
- du fameux Stylo3D,
- d’un transformateur 12V 2A,
- d’échantillons de filaments 3D,
- et … d’un bon vieux stylo bille.
La première bonne surprise est que la prise de courant est aux normes européennes (comme indiqué sur le site web d’Atome3D). Il n’est malheureusement pas rare d’avoir besoin d’un adaptateur sur des provenances chinoises.
En revanche, le mode d’emploi est en anglais et uniquement en anglais. On va y arriver en se disant que c’est quand même plus facile à traduire que du chinois. La documentation est assez simpliste mais en même temps l’utilisation du Stylo3D l’est aussi. Cependant, une petite feuille avec la traduction de la documentation serait quand même la bienvenue pour un produit commercialisé en France.
Le stylo comporte quand même quelques boutons :
- chargement et déchargement du fil,
- contrôle manuel de la vitesse d’extrusion,
- contrôle de la température de la buse,
- écran LED,
- LED indicateurs de chauffe.
Le Stylo3D est d’une très bonne finition. Il est tout en plastique et la première chose qui nous frappe dès sa prise en main c’est sa légèreté. A titre de comparaison, ce Stylo3D a le même poids qu’un compas : 38 grammes.
Une fois branché, un premier choix s’impose à nous : PLA ou ABS. Ce sont deux types de filament qui ont une température de fusion différente et surtout une composition chimique différente. Le premier est un dérivé d’amidon de maïs et le deuxième de pétrole.
Je vais encore mettre les choses au point : je ne ferais pas essayer à mon fils du filament ABS. En effet, les vapeurs sont toxiques et le Stylo3D est bien trop prêt de son visage. Après, chacun est libre de faire ce qu’il veut…
Nous optons donc pour un reste de PLA Premium de chez EmotionTech que nous connaissons bien.
Habitué par la mise en chauffe lente (très lente) de nos imprimantes 3D, nous sommes impressionnés par la mise en chauffe rapide du Stylo3D : 20 secondes. Autant dire que le stylo est prêt à l’emploi quand on le désire. Une petite LED est rouge pendant la chauffe de la buse et passe au vert dès qu’elle est à bonne température.
Le stylo possède une bonne protection au niveau de la buse qui permet de le tenir très près le la sortie du filament, sans se brûler, ce qui le rend très maniable.
Une fois la buse à la bonne température, il faut ensuite insérer le fil jusqu’à celle-ci. Pour cela, on insère le filament à l’arrière et on le fait avancer le fil dans le stylo avec le bouton de gauche sur le côté.
Il est possible de régler la vitesse d’avancement du fil avec un régulateur sous la forme d’un réglette à positionner.
Pour changer de filament, c’est la même opération : on chauffe la buse et le bouton de droite permet de sortir automatiquement le filament avec une seule impulsion.
Ces deux opérations sont très simples et s’effectuent sans soucis et fort heureusement car sur ce genre d’appareil c’est une opération que l’on effectue très souvent.
C’est à peu près tout ce qu’il faut savoir pour pouvoir utiliser ce Stylo3D. Le reste n’est plus qu’une question de pratique et de talent.
Après quelques temps d’utilisation, on a noté deux améliorations à apporter à ce stylo :
- un fil d’alimentation plus long pour plus d’aisance dans les manipulations,
- un bouton d’extrusion moins sensible.
Question sécurité, rien à redire avec un arrêt automatique de l’appareil au bout de 5 minutes s’il n’est plus utilisé (et tout le monde sait qu’un enfant est rapidement distrait).
Pour le fun, on vous montre l’intérieur de la bête. Une seule vis suffit pour enlever le capot sans aucun problème. Cela va peut être s’avérer utile un jour si le filament reste coincé. A ce jour, cela ne nous est pas encore arrivé.
Nous avons testé le Stylo3D avec différents types de PLA, du GFil, du Filament Cuivre et même bois. Cela n’a posé aucun problème. Pas de soucis d’extrusion ni de phénomène de “bouchage de buse” que tous les utilisateurs d’imprimante 3D connaissent bien…
En revanche, ce n’est pas parce que votre fils a une boite de peinture qu’il va peindre d’entrée la Joconde. C’est pareil avec un Stylo 3D.
On distingue communément deux types d’utilisation du Stylo 3D :
- création d’objets en 2D en recopiant et remplissant un modèle plat sur une feuille de papier,
- création d’objet en 3D soit à main levée, soit en d’aidant d’un objet que l’on recouvre avec le filament fondu.
Un test amusant avec le Stylo3D : la première figure que tout le monde essaie c’est un Cube… Allez savoir pourquoi…
Voici quelques réalisations de mon fils après une très rapide prise en main du stylo :
Premières réalisations par mon fils (@camemino) avec un #stylo3d d'@atome3d et du filament PLA d'@emotiontech #geek pic.twitter.com/tJN1z2DooF
— elcp72 (@elcp72) September 25, 2016
https://twitter.com/elcp72/status/780130173236707328
Un œuf de caille recouvert de filament cuivre de chez @emotiontech avec un #stylo3d de chez @atome3d
Par mon fils … Super solide au final pic.twitter.com/BrZ9a2bbh7— elcp72 (@elcp72) October 3, 2016
Notes et conclusion
Fiabilité - 7
Utilisation - 6
6.5
/ 10
- Solidité
- Simplicité
- Fiabilité
- Ducumentation en anglais
- Bouton d'extrusion un peu trop sensible